L'encyclique "Caritas in Veritate" de Ratzinger infestée d'hérésies

Publié le par Christus.vincit


  Le présent commentaire de la dernière encyclique du pape, écrit par l’abbé Peter Scott (de la FSSPX), provient du site RomanCatholics@yahoogroups.com et a repris par le site Virgo-Maria.


  Malheureusement, M. l'abbé Scott dans son article définit Benoît XVI comme Pape, ce qui est une erreur gravissime.
Un hérétique public, un ennemi déclaré de l'Eglise catholique ne peut pas être le Vicaire du Christ ! Doctrinalement et théologiquement, c'est impossible ! Cela n'empêche pas ce prêtre d'avoir écrit une très bonne analyse de cette troisième encyclique de Ratzinger.

 Après la lecture du commentaire de l'abbé Scott, nous ne pouvons que constater qu'il s'agit d'une encyclique hérétique : Ratzinger est favorable aux principes de la Révolution française, à la mondialisation, à l'instauration du Nouvel Ordre Mondial, appelle à une nouvelle conception de la vérité, de la charité...


UN MANIFESTE HUMANISTE

Commentaire de l’encyclique Caritas in veritate


http://venezetvoyez.be/spjblog/wp-content/uploads/2009/07/Caritas_in_Veritate.jpg  Par leur Manifeste communiste de 1848, Marx et Engels ont lancé le mouvement socialiste moderne, qui tirait ses conclusions des principes de la Révolution française et soulignait que « la propriété privée des biens de production est jugée invalide et immorale, tandis que la propriété de biens de consommation est permise » (E. Cahill, S.J., The Framework of a Christian State, p. 158). Il peut sembler absurde, à premier vue, d’établir un parallèle entre ce document athée, qui fut source de révolutions, de guerres, de meurtres ainsi que d’innombrables souffrances, et la troisième encyclique du pape Benoît XVI, Caritas in veritate, datée du 29 juin 2009. Toutefois, l’examen de ce dernier texte révèle qu’on est là en présence d’un manifeste humaniste tirant les conclusions logiques de la Révolution française, rejetant toute idée de détention exclusive et privée de la Vérité – par les catholiques, entre autres – et ne reconnaissant à ladite Vérité que la possibilité d’être partagée et communiquée, c’est-à-dire consommée par tous dans l’égalité, la fraternité et la liberté.

            Comment les catholiques que nous sommes ne se sentiraient-ils pas outragés par une telle comparaison ? Pourtant, quoi de plus catholique en apparence que le titre « La charité dans la vérité », manifestement adapté de ce qu’écrivait saint Paul en rappelant la volonté du Christ « que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur astuce pour induire en erreur ; mais que, confessant la vérité, nous continuions à croître à tous égards dans la charité… » (Eph. 4 :14,15 – On notera cependant la transformation) ? Qu’y a-t-il de plus rassurant que le constant rappel du fait que charité et vérité ne sauraient être séparées l’une de l’autre, puisque « la vérité doit être cherchée, découverte et exprimée dans l’« économie » de l’amour, mais l’amour à son tour doit être compris, vérifié et pratiqué à la lumière de la vérité » (§2) ? Qu’y a-t-il de plus élevé qu’une nouvelle vision de la question sociale dépassant la simple question de « justice » et de « droits » mentionnée par les papes préconciliaires, puisque « la charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église » (§2) ? Qu’y a-t-il de plus consolant que l’affirmation selon laquelle « il n’y a pas deux typologies différentes de doctrine sociale, l’une pré-conciliaire et l’autre post-conciliaire, mais un unique enseignement… » (§12) ? Qu’y a-t-il de plus nécessaire que le rappel du fait que l’homme a besoin de Dieu, « car le développement intégral de l’homme […] demande […] une vision transcendante de la personne ; il a besoin de Dieu » (§11) ?

Une nouvelle conception de la charité

            La similitude avec les enseignements de l’Église ne va cependant pas au-delà des termes employés, car la signification de ces derniers est radicalement modifiée. On en trouve un premier signe dans le titre complet de l’encyclique, qui s’adresse non seulement aux catholiques, mais « à tous les hommes de bonne volonté ». Aussi la Foi catholique n’est-elle pas nécessaire pour comprendre et accepter ce document. Cela ressort également à l’évidence de l’introduction, où l’auteur entend exposer non pas les principes de l’ordre social catholique, mais le principe d’un « développement intégral de l’homme » pour tous les humains, qui n’est autre que la charité. Dès le début de l’encyclique se manifeste donc une nouvelle conception de la charité, laquelle « est la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière » (§1) ! Le pape ne parle évidemment pas ici de la vertu surnaturelle et infuse de charité, car cela reviendrait à affirmer que chaque personne est en état de grâce sanctifiante et que nul n’est en état de péché mortel !

            Non, la « charité » dont il traite appartient à chaque personne : « parce qu’elle est un don que tous reçoivent, la charité dans la vérité est une force qui constitue la communauté, unifie les hommes de telle manière qu’il n’y ait plus de barrières ni de limites » (§ 34). Il évoque la nouvelle conception de la charité qu’il a élaborée dans sa toute première encyclique, Deus caritas est, où il explique le « véritable humanisme » de l’Église (Deus caritas est, §§ 9 et 30) et où il prétend enseigner à l’homme son humanité en s’élevant au dessus de la distinction entre amour de soi naturel et amour divin sacrificateur de soi, car « plus ces deux formes d’amour [eros et agape], même dans des dimensions différentes, trouvent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général » (Ibid., §7). L’amour est, par conséquent, une « réalité unique » (Ibid., §8).

            On ne doit plus parler de charité surnaturelle en tant que telle, et l’on doit plutôt dire que la charité ne connaît pas de telles distinctions, mais englobe toute forme d’amour humain. D’où la définition de l’amour figurant dans la nouvelle encyclique : « l’amour peut être reconnu comme une expression authentique d’humanité et comme un élément d’importance fondamentale dans les relations humaines » (§3). L’amour appartient dès lors à l’humanité entière, et il est caractéristique de toute relation humaine. Cela relève d’un pur naturalisme consistant à mettre à égalité les motifs naturels et les motifs surnaturels de l’amour en les fusionnant. Il n’y a donc aucune distinction à établir entre le rôle surnaturel de l’Église vis-à-vis de ses membres et le rôle beaucoup plus étendu, plus universel et plus élevé qu’elle joue vis-à-vis de l’humanité tout entière, cet autre rôle représentant, selon le pape, le but ultime de l’Église.

Le but supérieur de l’Église

            S’appuyant sur Vatican II (Gaudium et spes) ainsi que sur les encycliques respectives de Paul VI (Populorum progressio) et Jean-Paul II (Sollicitudo rei socialis) traitant de la même question, Benoît XVI déclare que dorénavant, l’Église « est au service du monde » (§11), et l’on se demande ce que devient, dans ce cas, la déclaration fort peu humaniste de saint Jean selon laquelle « si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (I Jn 2 :15) ; il souligne aussi qu’en tout ce qu’elle fait (à savoir les œuvres de charité et le culte divin), l’Église tend donc « à promouvoir le développement intégral de l’homme […] Elle a un rôle public qui ne se borne pas à ses activités d’assistance ou d’éducation, mais elle déploie toutes ses énergies au service de la promotion de l’homme et de la fraternité universelle… » (§11). Par conséquent, son objectif, qui transcende, surpasse et dépasse ses activités particulières, doit être de faire avancer les principes de la Révolution française, poursuivant en cela l’idéal du naturalisme franc-maçon. D’où son rôle fondamental dans le processus de mondialisation, ainsi que nous le verrons.

Une nouvelle conception de la vérité

            La vérité, elle aussi, fait l’objet d’une redéfinition. Elle n’est plus à considérer comme la correspondance de l’esprit à la réalité extérieure et objective, donc comme quelque chose de fixe, de ferme, d’absolu et d’imuable. Au contraire, la vérité est, de par sa nature même, une communication ou un partage avec autrui, dans la mesure où quelqu’un qui s’enferme dans sa propre « vérité », toute objective qu’il puisse la percevoir, se verrouille entièrement dans ses opinions subjectives et ne peut donc atteindre à la vérité, pour la simple raison qu’il est incapable de dialoguer et de partager des opinions. Voici la définition que le pape donne de la vérité en jouant sur le mot grec signifiant Parole (de Dieu) : « La vérité est, en effet, lógos qui crée un diá-logos et donc une communication et une communion » (§4). La vérité impose de communiquer avec la vérité d’autrui. La phrase suivante explique ce que le pape entend par communication, à savoir que si quelqu’un ne veut pas aller au-delà de ses opinions personnelles, il ne peut détenir la vérité : « En aidant les hommes à aller au-delà de leurs opinions et de leurs sensations subjectives, la vérité leur permet de dépasser les déterminismes culturels et historiques et de se rencontrer dans la reconnaissance de la substance et de la valeur des choses » (Ibid.). En l’absence d’un tel partage avec autrui, il n’y a pas de vérité, car l’homme est isolé dans ses « opinions subjectives ». On notera qu’aucune distinction n’est faite entre les fermes convictions de la Foi catholique et d’autres opinions fermement soutenues. Dans l’un et l’autre cas, il ne saurait y avoir de vérité sans partage mutuel.

            C’est la raison pour laquelle « Cette mission de vérité est pour l’Église une mission impérative », et le pape ajoute d’ailleurs : « c’est pour cela que l’Église la recherche » (§9) ; oui, la mission de l’Église est de rechercher la vérité (ainsi que de la reconnaître et de la proclamer), non pas d’enseigner « la » vérité comme une chose acquise d’ores et déjà. Là réside l’explication – fournie dans le même paragraphe – de la raison pour laquelle l’humanisme (en tant que fidélité à l’homme) constitue le fondement de la mission de vérité de l’Église : « La fidélité à l’homme exige la fidélité à la vérité qui, seule, est la garantie de la liberté […] et de la possibilité d’un développement humain intégral. C’est pour cela que l’Église la recherche. » D’où la proposition extravagante selon laquelle « la vérité libère l’amour des étroitesses […] d’un fidéisme qui le prive d’un souffle humain et universel » (§3). Le fidéisme, terme servant initialement à désigner l’hérésie de ceux qui nient le rôle de la raison, est employé ici dans un sens péjoratif pour décrire toute personne dont les convictions personnelles de Foi l’empêchent de se laisser aller au dialogue et qui, par conséquent, ne peut atteindre à la vérité, car elle est dépourvue du « développement humain » nécessaire pour partager.

Une vérité évolutive

            La contradiction avec les enseignements de l’Église d’avant Vatican II est ici manifeste, ce pourquoi le pape éprouve le besoin de se justifier. Il ne nie pas – on voudra bien le noter – que les papes préconciliaires aient tenu des propos différents, mais il affirme l’existence d’« un unique enseignement, cohérent et en même temps toujours nouveau » (§12). Il poursuit en expliquant ce qu’il entend par cette contradiction apparente (et du reste bien réelle), à la foi nouvelle et ancienne. On est là en présence d’une justification typique de l’esprit libéral, qui vit en contradiction objective avec lui-même, en opposition avec ses propres conclusions, et qui trouve de la cohérence ailleurs que dans la vérité objective. « Cohérence ne signifie pas fermeture [celle-ci caractérisant un système d’enseignement traditionnel, fermé au dialogue avec l’extérieur], mais plutôt fidélité dynamique à une lumière reçue. » Ce qui est qualifié de continuité avec le passé, ce ne sont donc pas les enseignements proprement dits, c’est la « lumière reçue » qui situe les enseignements post-conciliaires « dans le grand courant de la Tradition » (Ibid.).

La mondialisation

            La nouveauté et l’axe principal de cette encyclique, c’est sans aucun doute la mondialisation, définie comme « l’explosion de l’interdépendance planétaire »Ibid.). Or, il est permis de se demander comment pourraient bien être perçues sous un angle positif cette suppression des frontières, cette formation d’un système gouvernemental et économique maçonnique englobant le monde entier, cette destruction des vestiges du christianisme, avec son identité religieuse et culturelle qui le distingue du paganisme et des fausses religions. La réponse est que si on la considère dans une perspective humaniste, cette mondialisation offre une réelle occasion d’engager le dialogue nécessaire au « développement humain intégral », à la charité dans la vérité. La mondialisation est donc la vérité : « La vérité de la mondialisation comme processus et sa nature éthique fondamentale dérivent de l’unité de la famille humaine et de son développement dans le bien. Il faut donc travailler sans cesse afin de favoriser une orientation culturelle personnaliste et communautaire, ouverte à la transcendance, du processus d’intégration planétaire. » (Ibid.) (§33). Le pape dit de la mondialisation qu’elle n’est en soi « ni bonne, ni mauvaise » (§42). Cependant, il incite à ne pas la percevoir comme un processus économique prédéterminé, mais à l’envisager sous un angle positif : « Nous ne devons pas en être les victimes, mais les protagonistes » (

            La mondialisation de l’humanité est, par conséquent, une chose bonne et nécessaire qu’il convient « d’orienter » et de ne pas condamner, à condition qu’elle soit centrée sur la personne humaine et sa communauté et qu’elle autorise une certaine ouverture à Dieu par la liberté religieuse. D’où la préoccupation exprimée dans l’encyclique vis-à-vis de facteurs tels que l’éthique écologique et l’environnement, l’exploitation des ressources énergétiques et la croissance démographique, la pauvreté et le consumérisme, l’aide internationale et le tourisme, la démocratie et la liberté religieuse.

Dialogue = développement humain

            Mais au dessus de toutes ces considérations, il y a la fraternité universelle de l’humanité, grâce à laquelle l’homme atteindra son « développement humain » à condition d’avoir établi des relations avec des hommes différents de lui. La religion contribue pour une part essentielle à enseigner à l’homme que les relations avec autrui constituent ce qu’il y a en lui à la fois de plus humain et de transcendant. Toutes les religions jouent ce rôle, mais le christianisme le joue particulièrement bien en raison de son insistance sur l’amour. Voici, à ce sujet, un passage qui peut sembler obscur à première vue, mais qui est en réalité très clair par rapport à ce qui précède : « La révélation chrétienne de l’unité du genre humain présuppose une interprétation métaphysique de l’humanum où la relation est un élément essentiel. D’autres cultures et d’autres religions enseignent elles aussi la fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance pour le développement humain intégral. » (Ibid.)

            Or, on sait que la seule révélation chrétienne concernant l’unité du genre humain, c’est l’universalité du péché originel, des blessures qu’il nous a infligées et des trois concupiscences qui procèdent de lui. De même, la nature humaine ne se définit en aucun cas par les relations à autrui, mais bien plutôt par le fait de posséder un corps et une âme immortelle capable de connaître et d’aimer Dieu – car Il s’est révélé dans l’Incarnation –, ainsi que par le risque de se damner éternellement en rejetant cette révélation.

            On notera que dans ce contexte entièrement naturaliste, le « développement humain intégral », qui consiste en un dialogue avec autrui, a remplacé le salut éternel comme but de la religion. Il ne faut donc pas s’étonner que le même paragraphe (55) condamne les « héritages culturels et religieux qui figent[15] la société en castes sociales immuables ». De même, l’encyclique condamne le « fondamentalisme religieux », non parce que ce dernier est doctrinalement faux, mais parce qu’il empêche « la rencontre entre les personnes et leur collaboration en vue du progrès de l’humanité » (§56). L’auteur entend manifestement inclure dans cette condamnation le catholicisme traditionnel, qui se sépare de l’esprit du monde et refuse de dialoguer avec l’erreur, l’hérésie et le paganisme. S’il en fallait encore une preuve, on la trouverait quelques lignes plus bas. Après avoir écrit que « La raison a toujours besoin d’être purifiée par la foi » – ce qui va de soi, puisque sans la vraie Foi, la raison sombre habituellement dans l’erreur –, Benoît XVI poursuit en établissant l’effroyable parallèle suivant : « À son tour, la religion a toujours besoin d’être purifiée par la raison afin qu’apparaisse son visage humain authentique. La rupture de ce dialogue a un prix très lourd au regard du développement de l’humanité » (§56). Il est inconcevable et blasphématoire, à nos yeux, d’affirmer que la vérité divine de la religion révélée peut être corrigée par la raison humaine, qui est faillible. Mais si la vérité, c’est le dialogue et si la religion n’est qu’un moyen de « développement humain intégral », il y a dès lors une conclusion logique à en tirer : cela ravale la vraie Foi et la religion catholique au rang d’opinion personnelle parmi tant d’autres.

            Avançons encore d’un pas dans la logique du pape. Le résultat final de la redéfinition de la foi en tant que dialogue et de la religion en tant que « développement humain » équivaut à l’adoration de l’homme, devenu lui-même le but ultime de la foi et de la raison, de la « charité » et de la religion. Par conséquent, tous ceux qui travaillent pour le bien de l’humanité font oeuvre « conforme au projet divin », qu’ils soient croyants ou non ! « Le dialogue fécond entre foi et raison […] constitue le cadre le plus approprié pour encourager la collaboration fraternelle entre croyants et non-croyants dans leur commune intention de travailler pour la justice et pour la paix de l’humanité. […] De là naît pour les croyants le devoir d’unir leurs efforts à ceux de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté appartenant à d’autres religions ou non croyants, afin que notre monde soit effectivement conforme au projet divin… » (§57).

            L’aide internationale tire donc sa moralité non seulement du fait qu’elle constitue une œuvre commune de miséricorde, mais aussi de ce qu’elle « doit devenir une grande occasion de rencontre culturelle et humaine » (§59). Tel est le cas aussi du tourisme international, qui est « capable de promouvoir une vraie connaissance réciproque […] un tourisme de ce type doit être développé » (§61).

Le gouvernement d’un monde unifié

            La conclusion la plus choquante et la plus lourde de conséquences d’une telle promotion de la mondialisation aux niveaux humain, culturel et économique est l’appel à une autorité internationale pour imposer légalement ladite mondialisation, c’est-à-dire pour mettre en œuvre de façon autoritaire le dialogue entre les économies, les cultures, les religions et les peuples ainsi que le prône cet humanisme intégral. Le pape ne préconise rien de moins que « la réforme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des Nations […] pour la recherche d’un ordre politique, juridique et économique susceptible d’accroître et d’orienter la collaboration internationale vers le développement solidaire de tous les peuples. […] il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale [qui devra] jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité… » (§67). Cela signifie la perte de la souveraineté nationale et le renoncement à toute possibilité d’union entre l’Église et l’État. Cela suppose aussi l’établissement de l’ordre mondial unifié à l’avènement duquel œuvre depuis longtemps la franc-maçonnerie. Le pape Léon XIII a décrit et condamné très clairement le « but final » de la franc-maçonnerie, qui est « de détruire de fond en comble toute la discipline religieuse et sociale qui est née des institutions chrétiennes et de lui en substituer une nouvelle façonnée à leurs idées et dont les principes fondamentaux et les lois sont empruntés au naturalisme » (Humanum genus, §10).

            La justification religieuse d’un nouvel ordre mondial ayant pour fondements la dignité humaine, la fraternité et l’égalité et pour parrain la démocratie universelle n’a évidemment rien de nouveau, puisqu’elle sous-tendait déjà le rêve humanitaire du Sillon, mouvement condamné par saint Pie X en 1910 parce qu’il était imprégné des principes de la Révolution française.

            « Nous craignons qu’il n’y ait encore pire. Le résultat de cette promiscuité en travail, le bénéficiaire de cette action sociale cosmopolite ne peut être qu’une démocratie qui ne sera ni catholique, ni protestante, ni juive ; une religion (car le sillonnisme, les chefs l’ont dit, est une religion) plus universelle que l’Église catholique, réunissant tous les hommes devenus enfin frères et camarades dans “le règne de Dieu”.- “On ne travaille pas pour l’Église, on travaille pour l’humanité”. […] Nous Nous demandons, vénérables frères, ce qu’est devenu le catholicisme du Sillon. [Le Sillon] ne forme plus dorénavant qu’un misérable affluent du grand mouvement d’apostasie organisé, dans tous les pays, pour l’établissement d’une Église universelle qui n’aura ni dogmes, ni monarchie, ni règle pour l’esprit, ni frein pour les passions et qui, sous prétexte de liberté et de dignité humaine, ramènerait dans le monde, si elle pouvait triompher, le règne légal de la ruse et de la force… » (Notre charge apostolique, §40).

            Peut-on porter un jugement ne serait-ce que légèrement différent sur l’humanisme autoproclamé du pape Benoît XVI ? Si seulement c’était possible ! Si seulement l’humanisme du souverain pontife, qui n’exclut pas Dieu, pouvait être moins intégralement humaniste et relever davantage d’une vraie religion centrée sur Dieu ! Tel n’est malheureusement pas le cas. Bien que le pape formule la condamnation selon laquelle «  l’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain » (§78), son « humanisme ouvert à l’Absolu » n’en est pas moins un humanisme purement humain, c’est-à-dire une philosophie de la manière dont l’homme peut développer pleinement les potentialités de sa nature humaine sans l’ordre surnaturel de la révélation, de la grâce, de l’obéissance et de la soumission à l’autorité. C’est pour cette raison qu’il ne définit pas la mauvaise conscience comme refusant de discerner la volonté de Dieu et acceptant la culpabilité de Lui désobéir. Selon lui, la mauvaise conscience est une « conscience […] désormais incapable de reconnaître l’humain » (§75), conséquence des plus logiques si l’on croit qu’il y a révélation lorsque « Dieu révèle l’homme à l’homme » (Ibid.).

            Force est de se demander si le pape Léon XIII n’a pas eu la prémonition de l’époque actuelle en écrivant, dans la version originale de sa prière d’exorcisme à saint Michel Archange : « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. Ô saint Michel, chef invincible, rendez-vous donc présent au peuple de Dieu qui est aux prises avec l'esprit d'iniquité, donnez-lui la victoire et faites-le triompher. »

            Les moyens surnaturels que sont la prière et la pénitence, l’amour de la Croix et du sacrifice, le Rosaire et les Sacrements constituent à coup sûr la seule réponse possible à un tel manifeste public d’humanisme, à une application aussi radicale des principes d’égalitarisme et de fraternité, qui va jusqu’à faire, d’une part que la vérité exclue sa propre possession personnelle et privée, d’autre part que la charité suppose nécessairement l’expression authentique de l’humanité et la fraternité universelle du genre humain.

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1. Une encyclique relève du caractère de l'infaillibilité du Pape et doit être crue par tous les catholiques :


Le Pape Pie XII déclare :

« On ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres Encycliques n'exige pas de soi l'assentiment, sous le prétexte que les Papes n'y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur magistère. C'est bien, en effet, du magistère ordinaire que relève cet enseignement et pour ce magistère vaut aussi la parole : "Qui vous écoute, m'écoute... ", et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les Encycliques appartient depuis longtemps d'ailleurs à la doctrine catholique. Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre théologiens » (Encyclique Humani generis).



2. Donc tous les catholiques doivent croire l'encyclique Caritas in Veritate et   reconnaître qu'il s'agit d'une encyclique catholique où l'erreur ne peut pas y avoir eu accès, encore moins l'hérésie !


3. Or, l'encyclique Caritas in Veritate est infestée d'hérésies de tous genres.


> La conclusion qui s'impose : Cette encyclique ne peut pas provenir de l'Eglise catholique.  Ratzinger, son auteur faillible ne peut donc pas être Pape.