De la synagogue à Ecône, Benoît XVI loué et regretté
[image : couverture de la revue Sodalitium 63]
"Si quelqu'un vient à vous et n'apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez même pas."
(Il Jn. 10)
1. Les juifs, peuple déicide, lui expriment leur profonde reconnaissance
Pendant son pontificat, Benoît XVI a conduit une amélioration les relations entre le christianisme et le judaïsme, menant à "une diminution des actes antisémites dans le monde", a déclaré lundi le grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger. "Sous son autorité, les relations entre le Grand Rabbinat et l'Église, le judaïsme et le christianisme, sont devenues beaucoup plus étroites, ce qui a conduit à une diminution des actes antisémites dans le monde", a déclaré à l'AFP un porte-parole du grand rabbin, citant celui-ci, en réaction à l'annonce de la démission de Benoît XVI.
"Nous sommes reconnaissants envers le pape Benoît pour tout ce qu'il a fait pour renforcer les liens entre les religions et promouvoir la paix interconfessionnelle", a ajouté le rabbin par l'intermédiaire de son porte-parole. "Je lui souhaite bonne santé au fil des jours et des ans, et j'espère et je prie que son héritage va se poursuivre et que l'orientation du Vatican prise pendant son pontificat et celui de son prédécesseur (Jean-Paul II) va continuer", a-t-il ajouté.
Exonérés de la responsabilité de la mort du Christ
Pour la communauté juive, l'un des accomplissements les plus importants de Benoît XVI aura été d'exonérer le peuple juif de la responsabilité de la mort de Jésus. Dans un livre publié en 2011, le pape a écrit que "l'aristocratie du temple" à Jérusalem et "les masses" - et non pas "le peuple juif dans son ensemble" - étaient responsables de la crucifixion du Christ. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avait alors salué le "courage" du pape et plusieurs autres responsables religieux juifs avaient estimé qu'il s'agissait d'une étape essentielle dans la lutte contre l'antisémitisme au sein de l'Église.
Le Congrès juif mondial a déclaré lundi dans un communiqué que Benoît XVI avait "porté les relations entre catholiques et juifs à un niveau sans précédent". "Aucun pape avant lui n'avait visité autant de synagogues. Il a rencontré des représentants de la communauté juive à chaque fois qu'il s'est rendu à l'étranger. Aucun pape avant lui n'avait fait autant d'efforts pour améliorer les relations avec les juifs, sur autant de niveaux", a salué le texte. (Source : Le Point)
Pour rappel, voici ce qu'écrivait saint Thomas d'Aquin, docteur universel de l'Eglise : "Le péché des juifs est un péché de tentative de déicide" ( In Symb. Ap., a. 4, n° 912, Opuscula theologica ; De re spirituali, Marietti, Torino 1954)
2. Les protestants saluent la décision de Benoît XVI
Unanimes, ils saluent avant tout le courage et l’humilité de Benoît XVI, si conforme à l’image de docteur de la foi, économe en gestes et en discours, que beaucoup gardent de lui. Le pasteur Claude Baty, président de la Fédération des Protestants de France (FPF), estime ainsi par exemple « très raisonnable et courageuse » la décision de Benoît XVI de démissionner de sa charge pontificale.
Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, dont l’essai sur « Le mariage homosexuel, l’homoparentalité et l’adoption » avait été longuement cité par Benoît XVI lors de ses vœux aux membres de la Curie le 21 décembre 2012, qualifie quant à lui de « digne et très courageuse » cette décision.
Le mot « respect » est également souvent repris. « Nous avons observé avec un profond respect la manière dont Benoît XVI a assumé la responsabilité et les charges de son ministère malgré l’avancement de l’âge, en un temps très exigeant pour l’Église », déclare ainsi le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Église (COE).
À ces propos, certains responsables religieux ajoutent une note plus spirituelle. Justin Welby, nouvel archevêque de Cantorbéry et primat de la Communion anglicane – faisant référence à la visite de Benoît XVI au Royaume-Uni en septembre 2010 – affirme ainsi par exemple : « Le pape Benoît XVI nous a montrés à tous une partie de ce que la vocation du Siège de Rome signifie en pratique : témoigner de la portée universelle de l’Évangile et être un messager porteur d’espoir à un moment où la foi chrétienne est remise en question ». (Source : La Croix)
3. Les schismatiques grecs dits "orthodoxes"
Reconnaissance des orthodoxes
Certains vont plus loin et n’hésitent pas à dresser en quelques phrases un état des lieux assez peu protocolaire de leurs relations avec Benoît XVI. C’est le cas notamment de Mgr Hilarion de Volokolamsk, responsable des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, qui après avoir exprimé longuement sa « reconnaissance » pour la compréhension qu’a eue Benoît XVI « des problèmes qui empêchent la normalisation des relations orthodoxes catholiques », évoque les rencontres personnelles « mémorables » qu’il a eues avec le pape.
« J’étais toujours stupéfié par sa réaction calme et réfléchie, sa sensibilité aux questions que nous soulevions, son désir de résoudre ensemble les problèmes surgissant dans nos relations », confie le jeune numéro deux du Patriarcat de Moscou, qui partage avec Benoît XVI l’amour de la musique, la passion pour la théologie et l’écriture. Le patriarche œcuménique Mgr Bartholomeos 1er, présent à Rome pour l’ouverture de l’Année de la Foi, salue de son côté un « ami » de l’Église d’Orient et souligne « la bonne coopération » qu’il a entretenue avec le pape dans le cadre des efforts de rapprochement des Églises d’Orient et d’Occident. (Source : La Croix)
4. La Fraternité Saint Pie X remercie Benoît XVI
> (nos rapides réactions sont de couleur bleue)
"La Fraternité Saint-Pie X a appris l’annonce soudaine de la démission du pape Benoît XVI, qui sera effective au soir du 28 février 2013. Malgré les divergences doctrinales manifestées encore à l’occasion des entretiens théologiques tenus entre 2009 et 2011, la Fraternité Saint-Pie X n’oublie pas que le Saint Père a eu le courage de rappeler que la messe traditionnelle n’avait jamais été abrogée [Benoît XVI a "juste" expliqué que la nouvelle "messe" était la norme tandis que la sainte messe devait être une exception pouvant être tolérée suivant les circonstances et autorisations], et de supprimer les effets des sanctions canoniques portées contre ses évêques [sanctions n'ayant aucunes valeurs], à la suite des sacres de 1988. Elle n’ignore pas l’opposition que ces décisions ont suscitée, obligeant le pape à se justifier devant les évêques du monde entier. Elle lui exprime sa gratitude pour la force et la constance dont il a fait preuve à son égard en des circonstances aussi difficiles, et l’assure de ses prières pour le temps qu’il souhaite désormais consacrer au recueillement.
A la suite de son fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, la Fraternité Saint-Pie X réaffirme son attachement à la Rome éternelle, Mère et Maitresse de Vérité [pourquoi donc résiste-t-elle donc à Rome ?], et au Siège de Pierre [pourquoi alors refuse-t-elle d'obéir et de se soumettre aux jugements du supposé St-Siège ?]. Elle redit son désir d’apporter sa contribution, selon ses moyens, à la grave crise qui secoue l’Eglise. Elle prie pour que, sous l’inspiration du Saint-Esprit, les cardinaux du prochain conclave élisent le pape qui, selon la volonté de Dieu, œuvrera à la restauration de toutes choses dans le Christ (Eph. 1,10)."
Source : Communiqué de la FSSPX (Menzingen, le 11 février 2013, en la fête de Notre-Dame de Lourdes)
Comme l'écrit un prêtre de la FSSPX, "est-il opportun, est-il décent d’ « exprimer sa gratitude » à un pape [nous citons... hélas, ce prêtre n'a pas encore compris qu'un Pape ne pouvait dévier de la foi] qui a visité tant de synagogues, de mosquées et de temples ? à un pape qui a « béatifié » son prédécesseur de triste mémoire, et renouvelé l’abomination d’Assise (mais on sait que le supérieur général a relativisé la gravité de ces deux faits devant les prieurs réunis à Flavigny en février 2012) ? à un pape qui a manœuvré si habilement ces dernières années que notre Fraternité traverse aujourd’hui la crise la plus grave qu’elle ait connue depuis son origine, et dont on se demande comment elle pourra s’en remettre ? Benoit XVI peut être considéré objectivement, quelles que soient ses intentions, comme notre ennemi numéro 1 [si tel est le cas, comment peut-il être considéré comme étant la règle de la foi (en tant que Pape) ?] : nous connaissant de longue date, il a su exploiter la naïveté et l’imprudence des supérieurs « avec force et constance »."