Un Pape peut être "mauvais" mais ne peut pas défaillir dans la Foi

Publié le par Clément LECUYER

  Un Pape ne peut pas défaillir dans la foi, c'est ce qu'affirment Notre Seigneur, les Papes, les docteurs de l'Eglise et le Concile Vatican I. A l'inverse, il est possible qu'un mauvais Pape dirige l'Eglise ; cela s'est produit plusieurs fois au cours de l'histoire.

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Mgr de Ségur, peu après le Concile Vatican I, écrivait ce qui suit :

 "De même qu'un mauvais prêtre ne cesse pas pour cela d'être prêtre, de sorte que sa messe, ses absolutions, etc., sont valides; de même un Pape, qui aurait le malheur de n'être pas vertueux et saint, ne cesserait pas pour cela d'être Pape, et, comme tel, de jouir de tous les privilèges accordés par le bon Dieu à la Papauté. Quelque mauvais qu'on le suppose, il n'en serait pas moins le Pape, le représentant visible de Jésus-Christ, le Pasteur et le Docteur infaillible de toute l'Église. Méprisable comme homme, il serait toujours vénérable comme Pape, et Notre-Seigneur, dont les promesses sont immuables, le rendrait aussi facilement infaillible que s'il avait affaire à un homme saint et pur.
Dans la longue série des deux cent cinquante-huit papes qui, depuis saint Pierre jusqu'à ce jour, ont gouverné l'Eglise de Dieu, il y a eu deux Papes qui ont été notoirement indignes de leur sainte mission; et Dieu a permis que ces deux indignes n'aient eu à définir aucune vérité durant leur Pontificat.
Jamais un Pape ne s'est trompé en enseignant la foi, parce que le bon Dieu y a pourvu, en maintenant son Vicaire, quel qu'il fût, bon ou mauvais, au-dessus de l'infirmité naturelle de l'intelligence humaine, qui peut toujours se tromper, qui peut toujours faillir.
Ainsi, au point de vue de l'autorité et de l'infaillibilité, il importe très-peu que le Pape soit bon ou mauvais, juste ou pécheur." (Le Pape est infaillible. Opuscule populaire. 1870 dans Comment un mauvais Pape peut être et est infaillible, tout comme un bon)

"Tout en étant infaillible comme Vicaire de JÉSUS-CHRIST, le Pape ne cesse pas d'être peccable, parce qu’il ne cesse pas d'être homme. S'il eût été nécessaire au bien de l'Église et au salut du monde que le Chef de l'Église fût impeccable, qui doute que Dieu ne l'est fait impeccable comme il l'a fait infaillible. Cela n'était pas nécessaire: il ne l'a pas fait.
Que faut-il, en effet, à l'Église? Qu’elle ait une règle certaine et infaillible en matière de croyance; et elle l'a, au moyen de l'infaillibilité de son Chef; puis, qu'elle ait une autorité souveraine, indiscutable, certainement sainte, en matière de direction et de conduite; et cette autorité, elle la trouve dans la suprême autorité, à laquelle il n'est jamais permis de désobéir. Voilà ce qui est nécessaire à l'Eglise. Mais on ne voit pas à quoi lui servirait l'impeccabilité de son Chef. Si le Pape était impeccable, cette grâce lui serait certainement très-précieuse; mais elle ne servirait guère qu'à lui. Pour la conduite de l'Eglise, son infaillibilité et son autorité souveraine suffisent complètement." (Le Pape est infaillible. Opuscule populaire. 1870 dans Si le Pape est impeccable parce qu'il est infaillible)

 La position dite "sédévacantiste" n'a jamais consisté à se baser sur le (faux) principe qu'un mauvais Pape ne peut pas être Pape ! Pour avoir soutenu une telle idée, Jean Huss fut excommunié par l'Eglise en 1415 :

 "Si le pape est mauvais, et surtout s'il est réprouvé, il est, comme Judas l'Iscariote, un diable, un voleur et un fils de perdition, et non la tête de la sainte Eglise militante puisqu'il n'en est même pas membre."
"Un pape ou un prélat mauvais réprouvé n'est pasteur que d'une manière équivoque ; en réalité, c'est un voleur et un brigand." (Erreurs condamnées par le Concile de Constance, 15ème session, 6 juillet 1415 décret confirmé par Martin V le 22 février 1418.)

 
 Ce genre d'erreurs n'était pas rare à cette époque puisqu'un certain John Wyclif soutenait les mêmes erreurs :


"Si le pape est réprouvé (prescitus) et mauvais, et par conséquent membre du diable, il n'a pas de pouvoir sur les fidèles qui lui ait été donné par quelqu'un d'autre que, peut-être, César." (Erreur condamnée par le Concile de Constance, 15ème session, 6 juillet 1415 décret confirmé par Martin V le 22 février 1418.)

 

http://spirite.free.fr/images2/sujet88/jean5.jpg  Le cas d'un mauvais Pape n'est pas le même que celui d'un prétendu "pape" proclamant ouvertement l'hérésie et détruisant l'Eglise catholique. Effectivement, l'Eglise a condamné cette première affirmation et a approuvé et définit la seconde.

 Il n'y a donc aucun lien entre le prénommé Jean Huss avec la position catholique dite "sédévacantiste". Il est malheureux si ce n'est diffamant de prétendre le contraire, comme le fait notamment le site La Question.

  N'oublions pas que Jean Huss pensait qu'un Pape pouvait défaillir (ce que soutient aujourd'hui beaucoup de "traditionalistes"). Or, cette proposition a été condamnée par le Concile de Constance :

 "Les apôtres et les prêtres fidèles du Christ ont di­rigé fermement l’Église pour les choses nécessaires au salut avant que la fonction de pape ne soit introduite; et ils feraient ainsi jusqu’au jour du jugement en cas de défaillance tout à fait possible du pape" (Erreur condamnée par le Concile de Constance, 15ème session, 6 juillet 1415 décret confirmé par Martin V le 22 février 1418.)

  Répétons-le : parce qu'ils ont enseigné, défendu et approuvé l'hérésie, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II ne pouvaient pas détenir l'autorité pontificale. Il en de même aujourd'hui : Benoît XVI ne peut pas être considéré comme Pape. Nous n'avons donc pas à faire à des mauvais Papes mais à des imposteurs qui ont pour but de détruire l'Eglise catholique.

 Il ne s'agit aucunement de "s'ériger en juge". La foi et la doctrine catholiques nous commandent de rejeter l'enseignement, les réformes et les hérésies des "papes" de Vatican II, par conséquent, la foi nous indique que ces "papes" ne sont pas les Vicaires du Christ. Cette conclusion, absolument certaine, découle d’un raisonnement simple mais rigoureux dont le  prémisse est une de foi divine.


Articles connexes :

> Réfutation de certaines erreurs colportées par le site La Question
> Infaillibilité du "Concile" Vatican II : réfutation d'un article de La Question
> Nouveau rite : réfutation d'un article du site Laquestion