Réfutation de certaines erreurs colportées par le site La Question

Publié le par Clément LECUYER

  Depuis Vatican II, ceux qui occupent le Vatican professent publiquement l'hérésie : modernisme, liberté religieuse, œcuménisme, culte de l'homme, libéralisme, etc. Nombreuses sont donc les personnes estimant qu'un pape peut défaillir de la foi ; le site La Question défend cette opinion erronée. Selon lui, un Pape peut enseigner l'hérésie et détruire l'Eglise : "Même s’il tombe dans une hérésie notoire, ce qu’à Dieu ne plaise, le Pape ne perd jamais son pontificat". (La Question, dans Le sédévacantisme est luthérien)

1. Réponse au site La Question qui affirme qu'un Pape peut tomber dans l'hérésie

NSJC

  Dire qu'un Pape peut être hérétique, détruire l'Eglise, c'est  contredire Notre Seigneur lui-même !

Pourtant, c'est ce que fait le site La Question !

 Au lieu de développer des longues thèses théologiques, voyons tout simplement ce que nous enseigne Notre Seigneur et l'Eglise catholique sur ce sujet.

Notre Seigneur) a promis dans l'Evangile que saint Pierre et ses successeurs ne pourraient pas dévier de la foi : "Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point" (Luc XXII, 32). 

 Dieu ne peut évidemment pas permettre le contraire de ce qu'il a promis. Voici le commentaire du Pape saint Léon IX à la promesse de Notre Seigneur :

 "Quelqu’un sera-t-il donc assez fou pour oser penser que la prière de celui pour qui vouloir c’est pouvoir, puisse être sans effet sur un point ? Le Siège du prince des apôtres de l’Eglise romaine, n’a-t-il pas, soit par Pierre lui-même, soit par ses successeurs, condamné, réfuté et vaincu toutes les erreurs des hérétiques? N’a-t-il pas confirmé les cœurs des frères dans la foi de Pierre, qui jusqu’à maintenant n’a pas failli et qui, jusqu’à la fin ne faillira pas?" (Lettre In terra pax du 2 septembre 1053)

 Le Pape Saint Grégoire VII rajoute :

 "L'Évangile nous apprend que le Seigneur a prié pour Pierre, lorsqu'il a dit au moment de sa Passion : J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; à ton tour, confirme tes frères. Par là il insinuait manifestement que les successeurs de Pierre ne dévieraient pas un seul instant de la foi catholique, mais que bien plutôt ils y ramèneraient les autres, qu'ils y affermiraient les esprits vacillants ; et en lui accordant ainsi la puissance de confirmer ses frères, il imposait à ceux-ci l'obligation d'obéir à Pierre." (Ad Patriarcham Constantinopolitanum)

Les docteurs de l'Eglise et les Papes disent de même 

 Saint Cyprien, évêque, Père et Docteur de l'Eglise :

"La chaire de Pierre est cette Église principale d’où est sortie l’unité sacerdotale auprès de laquelle l'erreur ne peut avoir accès"(Lettres 40 et 55).

Saint Alphonse de Liguori, évêque et docteur de l'Eglise :

"Ceux-là sont la peste et la ruine de l’Église qui prétendent et veulent que le Pasteur suprême puisse errer dans ses jugements en matière de foi."(Source)

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Ligori/stalphonsus2.jpg

Le site La Question contribue à la peste et la ruine de l'Eglise... dixit Saint Alphonse !

- Saint Léon Ier, Pape :

"Au cours de tant de siècles, aucune hérésie ne pouvait souiller ceux qui étaient assis sur la chaire de Pierre, car c’est le Saint-Esprit qui les enseigne."(Sermon 98)

- Paul IV, Pape :

 "Il ne faut pas que l’on puisse reprocher au pontife romain de dévier dans la foi. Il est sur terre le Vicaire de Dieu et de Notre Sei­gneur Jésus-Christ; il a la plénitude de l’autorité sur les nations et les royaumes." (Constitution apostolique Cum ex apostolatus)

 En 1870,  le Concile Vatican I définit définitivement que le Siège Apostolique est "TOUJOURS pur de toute erreur doctrinale selon la divine promesse du Seigneur [...] sa foi est à JAMAIS indéfectible"(extrait de la Constitution dogmatique Pastor aeternus).

 Il va sans dire que la chaire de Pierre ou encore le Siège Apostolique désigne la personne du Pape :

 "Sous le nom de Siège Apostolique ou de Saint-Siège sont désignés dans le Code non seulement le pontife romain, mais encore, à moins que la nature des choses ou le contexte n’indiquent le contraire, les Congrégations, Tribunaux et Offices par lesquels le pontife romain a coutume de traiter les affaires de l’Église universelle." (Canon 7 du Droit Canonique de 1917)

●  Application à la situation actuelle de l'Eglise 

  Nous avons vu qu'il est de foi que le pape, vicaire du Christ, représentant de Dieu sur terre, ne peut pas enseigner officiellement des hérésies. Or, ceux qui occupent la chaire de saint Pierre depuis Vatican II professent publiquement de nombreuses erreurs contre la foi. Ils ne peuvent donc pas détenir l'Autorité pontificale ; Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ne sont pas de vrais Papes catholiques.

2. Réponse au site La Question qui estime qu'un Pape ne peut pas perdre son pontificat en cas d'hérésie

 Longtemps débattu par les théologiens, cette question (un "Pape hérétique" perd-il son ponficat ?) n'a plus lieu d'être pour deux raisons :

  1. elle n'est pas appliquable à la situation actuelle. Effectivement, tous ces théologiens qui ont débattu à leur époque considéraient le cas de l'hérésie du Pape en tant que personne privée ; or, aujourd'hui, nous avons à faire à des hérésies publiques prononcées non en tant que personne privée mais en tant que (prétendu) "pape".   

  2. Sans avoir rien défini de façon officielle et explicite, l'Eglise a plus ou moins statué sur cette question lors du Concile Vatican I. Au cours des délibérations de ce Concile, Mgr Zinelli fit cette intervention au nom de la Députation de la foi, contre la thèse du "docteur privé hérétique" :

  "Et n'ont aucun poids valide les cas hypothétiques du pontife tombé dans l'hérésie en tant que personne privée ou étant incorrigible, qui peuvent être mis en parallèle avec les cas autres, tels celui du pontife tombé en démence etc... Faisant confiance à la providence surnaturelle, nous estimons, avec une probabilité largement suffisante, que cela (un pape hérétique) n'arrivera jamais" (rapport de Mgr Zinelli, relateur de la députation de la foi, au premier concile du Vatican, in: Gerardus Schneemann (ed.): Acta et decreta sacrosancti oecumenici concilii Vaticani cum permultis aliis documentis concilium ejusque historiam spectantibus, Freiburg 1892, col. 357).

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L'Eglise a tranché : Roma locuta est, causa finita est !

  Un concile oecuménique a une autorité infiniment supérieure à celle de n'importe quel théologien, qui n'est pas, lui, infaillible dans tout ce qu'il écrit.

 L'opinion de ceux qui estiment qu’un pape, en tant que tel, peut tomber dans l'hérésie n'est plus une opinion libre, mais une opinion contraire à la foi solennellement définie par un concile œcuménique.

 Mgr de Ségur, prélat ami du Pape Pie IX :

"Tout le monde est donc obligé, sous peine de péché mortel, sous peine d'hérésie et d'apostasie, de croire, du fond du cœur, sans aucune restriction, que le Souverain Pontife ne peut errer lorsqu'il enseigne l'Église. On doit le croire, parce que c'est une vérité divine et révélée, une, vérité définie par l'Eglise. On doit le croire de cœur, et le professer de bouche, comme on croit toutes les autres vérités de la foi: la Trinité, l'Incarnation, la présence réelle, etc." (Le pape est infaillible - Chapitre IX - cet ouvrage a été approuvé par Pie IX par un bref)

 Cependant, faisons tout de même remarquer que l'opinion - "même hérétique, un Pape ne perd pas son pontificat" - du Cardinal Cajetan (XV°- XVI° siècle) citée par La Question concernait le cas hypothétique d'un pape en tant que personne prive et qu'elle était loin d'être partagée par les autres théologiens de son époque.

Saint Alphonse de Liguori,  évêque et docteur de l'Église, parlat du pape en tant que docteur privé:

"Il est hors de doute que si un pape était hérétique déclaré, comme le serait celui qui définirait publiquement une doctrine opposée à la loi divine,  il pourrait, non pas être déposé par un concile, mais être déclaré déchu du pontificat en sa qualité d'hérétique." (Oeuvres complètes T. IX p. 262)

 De même, saint Robert Bellarmin, évêque, jésuite et docteur de l'Eglise, tout en rejetant la possibilité qu'un Pape tombe dans l'hérésie, déclarait hypothétiquement que dans cette situation, le Pape perdrait ipso facto sa papauté :

"La quatrième opinion est celle de Cajetan, selon laquelle le Pape manifestement hérétique n'est pas déposé ipso facto, mais peut et doit être déposé par l'Eglise. À mon avis, cette opinion ne peut se défendre. Puisqu'à prime abord, il est prouvé, avec arguments d'autorité et de raison, que l'hérétique manifeste est déposé ipso facto. L'argument d'autorité est tiré de Saint Paul (Tite, c. 3), lequel ordonne que soit évité l'hérétique après deux avertissements, c'est-à-dire après qu'il se soit manifesté obstiné, et donc avant toute excommunication ou sentence juridique. Et c'est ce que Saint Jérôme écrit, en ajoutant que tous les autres pécheurs sont exclus de l'Eglise par sentence d'excommunication, tandis que l'hérétique, de par son son propre mouvement, s'exile de lui-même et se sépare de lui-même du Corps du Christ. Maintenant, un Pape demeurant Pape ne peut être évité, alors comment donc serions-nous tenus d'éviter notre propre tête ? Comment pourrions-nous nous séparer nous-mêmes d'un membre qui nous est uni ? (extrait de Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 à lire en entier ICI

  Dans le Dictionnaire de Droit Canonique, nous lisons  :

"Résumons en guise de conclusion, l’explication que les meilleurs théologiens et canonistes ont donnée à cette difficulté (Bellarmin, De Romano Pontifice, l. II, c.30; Bouix, De papa, t. II, Paris, 1869, p. 653; Wernz-Vidal, Jus Decretalium, l. VI, Jus poenale ecclesiae catholicae, Prati, 1913, p. 129). Il ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. Si donc d’anciens textes conciliaires ou doctrinaux semblent admettre que le pape puisse être déposé, ils sont sujets à distinction et rectification. Dans l’hypothèse, invraisemblable d’ailleurs, où le pape tomberait dans l’hérésie publique et formelle, IL NE SERAIT PAS PRIVÉ DE SA CHARGE PAR UN JUGEMENT DES HOMMES, MAIS PAR SON PROPRE FAIT, PUISQUE L’ADHÉSION FORMELLE À UNE HÉRÉSIE L’EXCLUERAIT DU SEIN DE L’ÉGLISE." (R. NAZ, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 1159)

 L'opinion de Cajetan est donc rejetée par des docteurs renommés de l'Eglise.  Mais rappelons-le une dernière fois encore :  ce débat de la perte ou non de la charge pontificat d'un Pape n'a pas lieu d'être et la position dite 'sédévacantiste' n'utilise pas ces arguments avancés par saint Robert Bellarmin ou par les autres docteurs de l'Eglise car nous croyons fermement qu'il est impossible qu'un Pape tombe dans l'hérésie et détruise l'Eglise.

3. Réponse à quelques objections

A. "Vous jugez le Pape - Vous êtes des luthériens - Vous conduisez au conclavisme"

La Question, dans son article Le sédévacantisme est luthérien !  :

"Parce que l’attitude sédévacantiste n’est pas basée sur des principes sûrs et objectifs, mais sur le subjectivisme de nature réformée qui fait imaginer dans la tête de certains que le Pape est déposé, elle fonctionne comme un puissant repoussoir à l’égard de l’Eglise et agit dans l’esprit selon le mode de la  « Désolation Spirituelle » qui est un mal intérieur de l’âme extrêmement grave. De plus, conduisant à la division de l’unité ecclésiale par le conclavisme, qui fait éclater l’ensemble du Corps mystique en une myriade de sectes, elle doit être expressément écartée, combattue avec fermeté et rejetée avec la plus extrême intransigeance car d’essence luthérienne !"

 La Question, sans prouver quoi que ce soit, nous taxe de luthériens ! Pourquoi ? Pas l'ombre du commencement d'une démonstration ! Paradoxalement, notre dernier article démontre, preuves à l'appui, que prétendre refuser un concile œcuménique approuvé par un vrai Pape, c'était donner raison à Luther ! Et pourtant, ce raisonnement luthérien est défendu par le site La Question, qui persiste dans son erreur et qui n'a pas pu réfuter, ceci est normal, notre dossier de réponse.

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"Il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion inébranlable à TOUT ce que les pontifes romains ont enseigné ou enseigneront, et, toutes les fois que les circonstances l'exigeront, d'en faire profession publique"
(Léon XIII, encyclique Immortale dei, novembre 1885)

  Ajoutons que le libre-examen d'essence luthérien est du côté de la FSSPX et de la CRS (entre autres). Ce n'est pas nouveau : la FSSPX passe au crible fin les écrits et déclarations de celui qu'elle considère être Pape ! Le site La Question lui aussi ne manque pas de critiquer les prétendus Papes et leurs réformes comme ici par exemple :

"Certes, la Réforme liturgique dans son ensemble, la réforme des rites du sacrement de l’ordre incluse, est moralement inacceptable et s’éloigne de façon impressionnante de la foi catholique telle qu’elle a été définie par le Concile de Trente. [...] ces rites sont, bien que douteux et hautement contestables sur le plan liturgique – ceci est certain – des rites de l’Eglise catholique, ils ne peuvent être ni illicites ou encore moins invalides." (La Question, dans Les sacrements de l’Eglise sont valides)

  N'est-ce pas critiquer les décrets de  l'Eglise catholique, pour La Question ? N'est-ce pas du libre examen ? 

  Par ailleurs, il va sans dire que le conclavisme n'a rien à voir avec la position dite "sédévacantiste". Qui plus est, nous dénoncons tous ces groupuscules qui sont tombés dans cette absurdité contraire à la foi catholique, à l'unité et à l'ordre de l'Eglise.

B. Vous allez à l'encontre de la succession apostolique

"Redisons-le avec tous les docteurs et théologiens de l’Eglise, la lignée corporelle de l’Eglise, non seulement de ses membres mais encore et surtout de la hiérarchie, ne peut jamais tolérer une interruption physique. Si, par une hypothèse absurde, cette lignée était interrompue même seulement pour un court laps de temps, l’Eglise ferait défaut et ne pourrait pas être rétablie. Cette continuité du corps de l’Eglise, qui est essentiellement hiérarchique, est analogique au feu, qui une fois qu’il a été éteint reste éteint." (La Question, dans Le sédévacantisme est luthérien)

"L’affirmation hâtive de la thèse sédévacantiste ne permet pas de résoudre une interrogation majeure et centrale, celle de savoir comment l’Église peut-elle continuer d’exister sans un pape à sa tête ? Si l’on suit la conviction des partisans de la vacance du Saint-Siège l’Eglise n’existerait plus. Mais dès lors qu’il y a l’Eglise, et Eglise il y a, il y bien un Pape qui la gouverne." (La Question, dans Le sédévacantisme est un péché mortel)

"De fait il est impossible que depuis quarante ans l’Eglise reste sans pape." (Abbé Barrère - Extrait du Sainte Anne n° 206 de février 2009)

  On nous ressort donc un vieil argument périmé de longue date car réfuté depuis longtemps. La position sédévacantiste ne consiste nullement à dire que la succession apostolique est interrompue et que l'Eglise n'existe plus ! Ceci est complètement faux. Si l'Eglise cesse d'exister lors de la vacance de la chaire de Saint Pierre, si la succession apostolique s'interrompt dans cette même situation, cela signifie logiquement que l’Église aurait disparu et ressuscité plus de 250 fois depuis sa fondation (puisqu'il y a eu la vacance du Siège apostolique a eu lieu plus de 250 fois dans l’histoire de l’Église à la mort des Souverains pontifes) ! Qui voudrait soutenir pareille absurdité ? Le Siège pontifical et l’Église catholique peuvent subsister temporairement sans Pape. L’Église visible est tantôt dotée, tantôt privée d’un Pape. Cela n'est nullement en contradiction ave la doctrine catholique.

  R.P Goupil : "Remarquons que cette succession formelle ininterrompue doit s'entendre moralement et telle que le comporte la nature des choses : succession de personnes, mode électif, comme l'a voulue le Christ et l'a comprise toute l'antiquité chrétienne. Cette perpétuité n'exige donc pas qu'entre la mort du prédécesseur et l'élection du successeur il n'y ait aucun intervalle, ni même que dans toute la série des pasteurs aucun ne puisse avoir été trouvé douteux ; mais “on entend par là une succession de pasteurs légitimes telle que jamais le siège pastoral, même vacant, même occupé par un titulaire douteux, ne puisse réellement être réputé tombé en déshérence ; c'est-à-dire encore que le gouvernement des prédécesseurs persévère virtuellement dans le droit du siège toujours en vigueur et toujours reconnu, et que toujours aussi ait persévéré le souci d'élire un successeur.” (Ch. Antoine, “De Ecclesia”).

  R.P. Zapelena : "Il s'agit d'une succession qui doit durer continuellement jusqu'à la fin des siècles. Il suffit, évidemment, d'une continuité morale, qui n'est pas interrompue durant le temps pendant lequel est élu le nouveau successeur." (De Ecclesia Christi, pars apologetica, Roma, Universita Gregoriana, 1955, p. 315)

  Dom Guéranger "Jésus avait dit : “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise” ; mais Pierre devait mourir. La promesse n’avait donc pas pour objet sa personne seulement, mais toute la suite de ses successeurs jusqu’à la fin des siècles. Quelle étonnante et énergique action du divin Esprit produit ainsi, anneau par anneau, cette dynastie de princes spirituels arrivée à son deux cent cinquantième Pontife, et devant se poursuivre jusqu’au dernier jour du monde ! Aucune violence ne sera faite à la liberté humaine ; le divin Esprit lui laissera tout tenter ; mais il faut cependant qu’il poursuive sa mission. Qu’un Décius produise par ses violences une vacance de quatre ans sur le siège de Rome, qu’il s’élève des anti-papes soutenus les uns par la faveur populaire, les autres par la politique des princes, qu’un long schisme rende douteuse la légitimité de plusieurs Pontifes, l’Esprit-Saint laissera s’écouler l’épreuve, il fortifiera, pendant qu’elle dure, la foi de ses fidèles ; enfin, au moment marqué, il produira son élu, et toute l’Eglise le recevra avec acclamation." (Année liturgique, éd. 1867, mercredi de la Pentecôte) 

Cardinal Billot : "Dieu peut permettre que le Siège  apostolique demeure vacant assez longtemps." (De Ecclesio)

Le Code de Droit Canon, promulgué par le pape Benoît XV affirme de même :

"L’Église catholique et le Siège apostolique sont des personnes morales" (canon 100).
"Une personne morale de droit ecclésiastique est de nature perpétuelle" (canon 102).

  Donc étant de nature perpétuelle, l’Église catholique ne peut pas disparaître, fût-elle privée temporairement de Pape.

 Et le Pape Paul IV précise que cette vacance peut durer fort longtemps. Si un usurpateur était élu illégitimement, le Siège serait vacant, et ce "quelle que soit la durée de cette situation" (Cum ex apostolatus, § 6).

http://falcophil.info/blog/wp-content/uploads/2007/11/bernin-chaire-de-st-pierre.jpg
La Chaire de St Pierre à Rome

 Ainsi, il est certain que :

- la succession de Pierre doit durer jusqu'à la fin des siècles,
- elle n'est pas rompue pendant l'intervalle de temps séparant la mort d'un Pape de l'élection de son successeur, et ce, peu importe cette durée de vacance.

  Enfin, la vacance actuelle a été prédit et annoncée par Notre Seigneur lui-même, par les Souverains Pontifes Léon XIII et saint Pie X, sans oublier des prélats tels que Mgr de Ségur.

 Le Pape Léon XIII : "L'Eglise, épouse de l'Agneau Immaculé, la voici saturée d'amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés ; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu'elle désire de plus sacré. Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé." (Exorcisme de Léon XIII contre Satan et les anges apostats, 1884)

"D'après l'enseignement des apôtres, dit la voix des siècles, un jour viendra où Satan, plein de rage contre Jésus-Christ et les chrétiens, regagnera le terrain qu'il a perdu, affermira son règne et l'étendra au loin. Alors il se jettera sur Rome, parce qu'elle est sa rivale et le séjour des Pontifes. Il s'en rendra maître, chassera le Vicaire de Jésus-Christ, persécutera les vrais fidèles et égorgera les religieux et les prêtres". Cornelius a Lapide, Suarez, saint Robert Bellarmin. Cité par Mgr Gaume, La Situation, p. 28, 1860.

 "Le Christ a permis ceci: que l’Antéchrist, tête de tous les schismatiques, siègerait dans le temple de Dieu, que les siens (les vrais chrétiens) seraient exilés, et que ceux qui ne sont pas les siens occuperaient un jour le siège de Pierre." (Pierre le vénérable, De miraculis libri duo, livre II, ch.16; Bol. T.14, page 473).

 

C. Défendre la position "sédévacantiste" consiste à soutenir que les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Eglise, ce qui est contraire à la promesse de Notre Seigneur

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"Et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle".   Voici la portée de cette divine parole : l'Eglise, appuyée sur Pierre, quelle que soit la violence, quelle que soit l'habileté que déploient ses ennemis visibles et invisibles, ne pourra jamais succomber ni défaillir en quoi que ce soit."
(Léon XIII -  Satis Cognitus)

Nous avons répondu à cette objection dans le point précédent. L'absence de pape ne signifie pas que l'Eglise cesse d'exister donc que les portes de l'enfer ont prévalu contre elle (cf. Droit Canon, R.P. Goupil, etc)

 Prévaloir signifie remporter la victoire finale. Jésus-Christ n'a jamais dit que l'enfer ne gagnerait pas de victoire sinon il aurait dit que "les portes de l'Enfer ne vaudront pas sur l'Eglise". Bien au contraire n'a-t-Il pas déclaré ceci : "Lorsque le Fils de l’Homme viendra sur terre, trouvera-t-Il encore la foi" (Luc XVIII, 8) ? 

 Finissons en citant le Cardinal Pie, évêque de Poitiers (1815-1880) :

"Mais ce qui est certain, c'est qu'à mesure que le monde approchera de son terme, les méchants et les séducteurs auront de plus en plus l'avantage. On ne trouvera quasi plus de foi sur la terre, c'est-à-dire elle aura presque complètement disparu de toutes les institutions terrestres. Les croyants eux-mêmes oseront à peine faire une profession publique et sociale de leurs croyances. La scission, la séparation, le divorce des sociétés avec Dieu, qui est donné par saint Paul comme un signe précurseur de la fin, «nisi venerit discessio primum» ira se consommant, de jour en jour. L'Église, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des proportions simplement individuelles et domestiques. Elle, qui disait à ses débuts : Le lieu m'est étroit, faites-moi de la place où je puisse habiter : Angustus mihi locus, fac spatium ut habitem, elle se verra disputer le terrain pied à pied, elle sera cernée, resserrée de toutes parts : autant les siècles l'avaient fait grande, autant on s’appliquera à la restreindre. Enfin, il y aura pour l'Église de la terre comme une véritable défaite, il sera donné à la Bête de faire la guerre avec les saints et de les vaincre. L'insolence du mal sera à son comble.

 Or, dans cette extrémité des choses, dans cet état désespéré, sur ce globe livré au triomphe du mal et qui sera bientôt envahi par les flammes, que devront faire encore tous les vrais chrétiens, tous les bons, tous les saints, tous les hommes de foi et de courage ?

 S'acharnant à une impossibilité plus palpable que jamais, ils diront avec un redoublement d'énergie et par l'ardeur de leurs prières et par l'activité de leurs œuvres et par l'intrépidité de leurs luttes : O Dieu ! ô notre Père qui êtes dans les cieux, que votre nom soit sanctifié sur la terre comme au ciel ; que Votre règne arrive sur la terre comme au ciel ; que Votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel, sicut in cœlo et in terra... Sur la terre comme au ciel ! ils murmureront encore ces mots et la terre se dérobera sous leurs pieds. Et, comme autrefois à la suite d'un épouvantable désastre, on vit tout le sénat de Rome et tous les ordres de l'État s'avancer à la rencontre du consul vaincu, et le féliciter de ce qu'il n'avait pas désespéré de la république ; ainsi, le sénat des cieux, tous les chœurs des anges, tous les ordres des bienheureux viendront au devant des généreux athlètes qui auront soutenu le combat jusqu'au bout, espérant contre l'espérance même : contra spem in spem. Et alors, cet idéal impossible, que tous les élus de tous les siècles avaient obstinément poursuivi, deviendra enfin une réalité. Dans ce second et dernier avènement, le Fils remettra le Royaume de ce monde à Dieu Son Père, la puissance du mal aura été évacuée à jamais au fond des abîmes ; tout ce qui n'aura pas voulu s'assimiler, s'incorporer à Dieu par Jésus-Christ, par la foi, par l'amour, par l'observation de la loi, sera relégué dans le cloaque des immondices éternelles. Et Dieu vivra et Il régnera pleinement et éternellement, non seulement dans l'unité de Sa nature et la société des trois personnes divines, mais dans la plénitude du corps mystique de Son Fils incarné et dans la consommation des saints ! " (Histoire du Cardinal Pie, t. III, pp. 527 à 529)