Qui fait partie de l'Eglise ?

Publié le par Clément LECUYER

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"Hors de l'Eglise, point de salut" proclame et enseigne l'Eglise catholique. Ce dogme est attaqué depuis longtemps par toutes sortes d'hérésies. On peut penser bien sûr à l'indifférentisme et à l'oecuménisme modernes. Mais d'autres graves erreurs existent concernant  ce principe de foi. Il est donc utile de relire certains textes d'explications que nous offrent de savants auteurs catholiques.

 Ainsi, pour être sauvé, il faut appartenir à l'Église. Or, de quelles façons peut-on appartenir à l'Eglise ? Qui en fait partie et qui en est exclu ? Autant de questions importantes dont il faut apporter des réponses catholiques.

Comme de bons chrétiens, en cas de doute ou d'interrogations, ayons en premier lieu le réflexe de consulter le Catéchisme de notre enfance, celui écrit par le Pape saint Pie X :
 

Dites précisément ce qui est nécessaire pour être membre de l’Église ?   
Pour être membre de l’Église, il est nécessaire d’être baptisé, de croire et professer la doctrine de Jésus-Christ, de participer aux mêmes sacrements, de reconnaître le Pape et les autres Pasteurs légitimes de l’Église.

Le Baptême est-il nécessaire pour être sauvé ?
Le Baptême est absolument nécessaire pour être sauvé, car le Seigneur a dit expressément: «Celui qui ne renaîtra pas dans l’eau et le Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume des cieux».

Peut-on suppléer en quelque manière au défaut du Baptême ?
Le défaut du sacrement de Baptême peut être suppléé par le martyre qu’on appelle «Baptême de sang», ou par un acte de parfait amour de Dieu ou de contrition joint au désir au moins implicite du Baptême, et ceci s’appelle «Baptême de désir».

Comment est constituée l’Église de Jésus-Christ ?
L’Église de Jésus-Christ est constituée comme une société vraie et parfaite. En elle, comme dans une personne morale, on peut distinguer un corps et une âme.

En quoi consiste l’âme de l’Église ?
L’âme de l’Église consiste en ce qu’elle a d’intérieur et de spirituel, c’est-à-dire la foi, l’espérance, la charité, les dons de la grâce et de l’Esprit Saint et tous les trésors célestes qui en sont dérivés par les mérites du Christ Rédempteur et des Saints.

Et le corps de l’Église, en quoi consiste-t-il ?
Le corps de l’Église consiste en ce qu’elle a de visible et d’extérieur, comme l’association de ses fidèles, son culte, son ministère d’enseignement, son organisation extérieure et son gouvernement.

Suffit-il pour être sauvé d’être un membre quelconque de l’Église catholique ?
Non, il ne suffit pas pour être sauvé d’être un membre quelconque de l’Église catholique, il faut en être un membre vivant. 

Quels sont les membres vivants de l’Église ?
Les membres vivants de l’Église sont tous les justes et eux seuls, c’est-à-dire ceux qui sont actuellement en état de grâce. 

Et quels en sont les membres morts ?
Les membres morts de l’Église sont les fidèles qui se trouvent en état de péché mortel. 

Mais celui qui, sans qu’il y ait de sa faute, se trouverait hors de l’Église, pourrait-il être sauvé ?
Celui qui, se trouvant hors de l’Église sans qu’il y ait de sa faute ou de bonne foi, aurait reçu le Baptême ou en aurait le désir au moins implicite ; qui chercherait en outre sincèrement la vérité et accomplirait de son mieux la volonté de Dieu, bien que séparé du corps de l’Église, serait uni à son âme et par suite dans la voie du salut. 

Et celui qui, tout en étant membre de l’Église catholique, n’en mettrait pas en pratique les enseignements, serait-il sauvé ?
Celui qui, tout en étant membre de l’Église catholique, n’en mettrait pas en pratique les enseignements, serait un membre mort de l’Église et, par suite, ne serait pas sauvé, parce que pour le salut d’un adulte il faut non seulement le Baptême et la foi, mais encore les œuvres conformes à la foi.


Tout cela est très clair. Le Pape Pie IX disait de même en 1863 :

"Nous devons de nouveau rappeler et blâmer la très grave erreur où se trouvent malheureusement quelques catholiques, qui adoptent la croyance que les personnes vivant dans les erreurs et en dehors de la vraie foi et de l’unité catholique peuvent arriver à la vie éternelle. Cela est péremptoirement contraire à la doctrine catholique.

Nous savons et vous savez que ceux qui ignorent invinciblement Notre très sainte religion, et qui, observant avec soin la loi naturelle et ses préceptes, gravés par Dieu dans le cœur de tous, et disposés à obéir à Dieu, mènent une vie honnête et droite, peuvent, avec l’aide de la lumière et de la grâce divine, acquérir la vie éternelle ; car Dieu, qui voit parfaitement, scrute et connaît les esprits, les âmes, les pensées et les habitudes de tous, ne permet pas, dans sa souveraine bonté et clémence, que celui qui n’est pas coupable de faute volontaire soit puni par les supplices éternels.

Mais il est aussi très connu, ce dogme catholique : que personne ne peut se sauver hors de l’Église catholique, et que ceux-là ne peuvent obtenir le salut éternel qui sciemment se montrent rebelles à l’autorité et aux définitions de l’Église, ainsi que ceux qui sont séparés de l’unité de l’Église et du Pontife romain, successeur de Pierre, à qui a été confiée par le Sauveur la garde de la vigne." (Encyclique Quanto conficiamur mœror)

Lisons Mgr Thomas Gousset, archevêque de Reims, créé cardinal par le Pape Pie IX en 1850 pour la solidité de sa doctrine et ses nombreux travaux théologiques, explique tout ceci :

 

«  On considère l'Église comme un tout, comme une personne morale qui se compose d'un corps et d'une âme; d'un corps, qui est la société extérieure des fidèles; d'une âme, qui n'est autre chose que les dons intérieurs du Saint-Esprit: la foi, l'espérance et la charité. Or, on peut appartenir au corps sans appartenir à l'âme, comme on peut appartenir à l'âme sans appartenir au corps de l'Église. Le juste qui professe la foi catholique appartient au corps et à l'âme de l'Église; le fidèle qui a la même foi, sans être en état de grâce, n'appartient présentement qu'au corps de l'Église; le catéchumène qui reçoit le don de la charité parfaite avant le baptême appartient à l'âme, quoiqu'il n'appartienne pas encore réellement au corps de l'Église.

Les enfants des hérétiques et des schismatiques, qui ont été baptisés suivant le rit prescrit par Jésus-Christ, appartiennent également à l'âme de l'Église, tandis qu'ils conservent l'innocence baptismale. Il en est de même des adultes qui, ayant été élevés dans l'hérésie ou dans le schisme, y ont persévéré de bonne foi, sans penser à l'obligation de chercher à connaître la vérité : si, étant tombés dans le péché après le baptême, ils se sont excités à la contrition parfaite, ils appartiennent à l'âme de l'Église; et s'ils conservent la grâce de la justification, ils seront sauvés; ils le seront, non hors de l'Église, mais dans l'Église, à laquelle ils appartiennent, quant à l'âme, par la grâce sanctifiante, et même, jusqu'à un certain point, quant au corps, par le désir implicite de s'y réunir, étant disposés à faire en tout la volonté de Dieu et à renoncer à l'erreur, s'ils connaissaient la vérité.» (Théologie dogmatique ou exposition des preuves et des dogmes de la Religion, Mgr Thomas Gousset, 1861)


 Prions les âmes du purgatoire pour la conversion des pêcheurs !