Quand certains catholiques non una cum se trompent de combat
Alors que chaque jour qui passe voit l'apostasie prospérer à travers le monde et tandis qu'une multitude de péchés, d'abominations et de sacrilèges sont commis quotidiennement, interrogeons-nous sur l'attitude des catholiques restés fidèles à la vraie foi et à la vraie doctrine. Par leurs actions, attitude et prières, consolent-ils Notre-Seigneur ou au contraire, se joignent-ils à la masse de ces semeurs de discorde et de zizanie ?
Venit Jesus, et stetit in medio , et dixit eis : Pax vobis.
Jésus vint, et se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous. (Joan. xx , 19).
Naturellement, tout esprit dicté par le bon sens pourrait supposer qu'ils sont plus que jamais unis les uns et les autres dans cet esprit de foi et de charité. Pour quelles raisons ?
a/ Tout d'abord parce qu'il s'agit d'un ordre divin émis par Notre-Seigneur lui-même : "Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés" (Jn 15,12).
C'est ainsi que saint Paul exhorte les chrétiens unis dans la foi de vivre entre eux dans un esprit de patience, d'entraide et de charité :
"Quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien." (Première lettre aux Corinthiens)
"En toute humilité, douceur et patience, supportez-vous les uns les autres ; appliquez-vous à conserver l'unité de l'Esprit par ce lien qu'est la paix." "Pour toi, homme de Dieu, fuis tout cela (tentations, convoistises). Poursuis la justice, la piété, la foi, la charité, la constance, la douceur" (1 Tm 6,11) "Que votre charité soit sans feinte, détestant le mal, solidement attachée au bien ; que l'amour fraternel vous lie d'affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants, d'un zèle sans nonchalence, dans la ferveur de l'esprit, au service du Seigneur" (12, 6-12)
b/ Ensuite, n'est-il pas logique et naturel que les catholiques des (probables) derniers temps soient, comme aux temps antiques de l'Eglise, de vrais frères ; ne devons-nous par être uns face aux terribles assauts démoniaques ?
N'est-ce donc pas un devoir sacré que les catholiques restés fidèles à la foi intégrale et à l'enseignement catholique soient unis comme des frères en pratiquer plus particulièrement la vertu de charité ?
Hélas, ce n'est peu le cas. Que de querelles, que de polémiques inutiles et de divisions çà et là ! Il suffit de le voir sur internet. Certaines personnes sur des blogs (Catholicapedia en tête) - loin de favoriser l'esprit de charité qui devrait régner entre catholiques - se complaisent à semer constamment la zizanie entres prêtres et fidèles non una cum. Comment procèdent-ils ? Tout simplement en agitant quelques points de désaccords touchant des sujets théologiques secondaires, à savoir la Thèse de Cassiciacum. De telles disputes publiques sont non seulement lassantes mais sont surtout clairement un contre-témoignage et font le jeu du malin. Est-ce là le devoir d'état des fidèles que d'entretenir des polémiques inutiles, d'intervenir sur des sujets pointus de théologie alors qu'ils ignorent les principes théologiques/philosophiques pour le faire, n'ayant donc aucune compétence en ces domaines ? Et pourtant, certains fidèles s'obstinent à en faire leur cheval de bataille : que de temps et d'ardeur perdus ! Les plus farouches en viennent même à anathémiser ceux qui ne suivent pas leur point de vue.
Mais ce n'est pas nouveau. L'histoire de l'Eglise nous offre de nombreux exemples de divergences entre théologiens ou communautés religieuses concernant des points de vue théologiques différents ; la controverse la plus célèbre reste la confrontation musclée entre dominicains et jésuites concernant la grâce. D'ailleurs, cela ne venait pas à l'esprit des fidèles d'intervenir dans de telles questions, contrairement à aujourd'hui ! Quelle fut la position de la hiérarchie de l'Eglise (Papes, évêques...) dans ces cas de figure ? Tout en rappelant que l'unité dans la foi était l'essentiel, l'autorité de l'Eglise a toujours relativisé ces "divisions" de théologiens et a même parfois rappelé à l'ordre les esprits belliqueux. C'est ainsi par exemple que dans la controverse entre dominicains et jésuites, le Pape Paul V le 31 août 1607 rendit un décret de non lieu dans lequel il ordonna que cesse la poursuite du débat entre dominicains et jésuites et leur défendit de se traiter mutuellement d'hérétiques.
Il doit en être de même aujourd'hui. D'autant plus que, contrairement aux siècles précédents, nous sommes orphelins de Pape, les ennemis de l'Eglise ayant "posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le Pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé." (Mat. XXVI, 31 cité par Léon XIII dans son exorcisme pour les fidèles).
"Et il fut précipité, le grand dragon, l'antique serpent, celui qui est appelé le diable ou Satan, le séducteur du monde entier, il fut précipité sur la terre et ses anges avec lui. (Ap12.9 )
Comme nous l'avons déjà écrit, la "politique" tenue par notre site consistera donc toujours à refuser la polémique stérile provoquée et entretenue par certains esprits tombant dans le piège tendu par le chef des ennemis de l'Eglise, Satan, "le séducteur du monde entier" (Ap. XII ,9).
Unis dans la même foi, rejetant tous les doctrines modernistes, refusant de reconnaître une quelconque autorité aux ennemis de l'Eglise siégeant à Rome, luttant contre cette nouvelle religion oecuménique, soyons forts dans la foi et faisons en sorte que ces paroles adressées aux premiers puissent nous être adressées : "Voyez comme ils s'aiment, voyez comme ils sont prêts à mourir les uns pour les autres" (Tertullien, Apologeticum 39).