Prophétie de saint Malachie : sommes-nous arrivés à la fin du monde ?
Doit-on croire que nous sommes arrivés
à la fin du monde avec l'arrivée prochaine de l'Antéchrist ?
« Prophétie de Saint Malachie : la fin du monde prévue après le successeur de Benoît XVI », tel est le titre de plusieurs articles circulant sur internet.
Ces écrits reflètent l'opinion de bon nombre de personnes. Nombreux sont en effet à penser, en se basant sur les prophéties de saint Malachie, qu'il ne reste plus qu'un seul Pape à régner sur l'Eglise, Benoît XVI étant l'avant-dernier de la liste prophétique des Papes et principaux antipapes de l'Eglise. Ainsi, l'arrivée de l'Antéchrist et de la fin des temps serait imminente. Selon nous, ce n'est pas possible et ce, pour trois raisons :
Car à la lumière de ce que nous livre l'Apocalypse, l'histoire de l'Eglise ne peut être finie. De plus, suivant la prophétie de saint Malachie, il reste un certain nombre de Papes catholiques à régner, les usurpateurs Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II et Benoît XVI ne pouvant figurer dans la célèbre liste de Malachie. Enfin, l'Antéchrist ne peut gouverner sans que le règne du Christ-Roi ait eu lieu sur l'univers, ce qui ne s'est pas encore produit.
Nous allons développer ces trois arguments dans le dossier qui suit.
1. L'histoire de l'Eglise ne peut être finie
"Ce livre de l'Apocalypse comprend tout le temps qui s'écoule depuis le premier avènement du Christ jusqu'à la fin des temps où sera son second avènement "
(St Augustin, Cité de Dieu, liv. XX, ch. VIII)
Si on se base sur ce que nous livre l'Apocalypse, les visions du livre divin correspondent aux luttes et triomphes de l’Eglise durant toute son existence terrestre, du premier au second avènement de Notre-Seigneur. La plupart des exégètes divisent d'ordinaire l'histoire de l'Eglise en sept âges1. Ils fondent leur interprétation sur un certain nombre de Pères de l'Eglise :
« Selon les Pères et les saints docteurs, l'Apocalypse est l'histoire universelle de l'Eglise, dans l'ordre des temps et des événements, depuis le premier jusqu'au second avènement de Jésus-Christ » (Tert. de Res, XV.)
St Jérôme : « De même que saint Jean est appelé évangéliste, parce qu'il a composé l'Evangile ; de même il est aussi appelé prophète, parce qu'il écrivit l'Apocalypse, qui contient les infinis mystères de l'avenir » (I° contra Jovin., IV.)
André de Césarée : « l'Apocalypse a principalement pour objet la suite des événements qui s'étendent de la première apparition de Jésus-Christ à la consommation du monde; et dont une partie était déjà accomplie de son temps, l'autre était encore attendue » (Comm. de l'Apoc.)
En un mot, les Pères et les plus anciens commentateurs ont vu dans l'Apocalypse l'histoire prophétique et universelle de l'Eglise de Jésus-Christ depuis son premier jusqu'à son second avènement.
Pour plusieurs savants ecclésiastiques, les sept Epîtres aux Eglises d'Asie de l'Apocalypse (ch. 1 à 3) représentent les sept périodes de l'histoire de l'Eglise.
« Ces sept Eglises d'Asie sont la figure de l'Eglise dans les âges successifs qui marqueront sa vie et son action sur terre. » (Abbé Joseph Maître, La prophétie des papes : Attribuée à saint Malachie - Etude critique, 1901)
« Toute l'histoire prophétique de l'Église ici-bas est divisée en sept âges, et que tous les événements principaux qui remplissent les sept âges, sont figurés dans sept séries parallèles de sept visions.» (Abbé Duprat, L'Apocalypse ou l'Evangile de Jésus-Christ glorifié, 1889)
Aujourd'hui, il apparaît comme certain que nous nous situons à la fin du 5ème âge de l'Eglise. Pour affirmer ceci, nous nous basons avant tout sur la magnifique étude du vénérable Holzhauser (illustre et savant prêtre, exégète et docteur en théologie), écrite en 1650, étant selon beaucoup « la meilleure interprétation qui ait jamais paru de l'Apocalypse »(abbé Haneberg2).
Notre époque, la cinquième, est celle (dans l’Apocalypse) de l’Eglise de Sardes3. Il s'agit de la période purgative, précédant la période de consolation (sixième âge) que sera l’Eglise de Philadelphie et qui sera illustrée par le règne du Grand Pape et du Grand Monarque, courte période avant la dernière, l’Eglise de Laodicée, temps de désolation où régnera l’antéchrist.
« Nous avons été amené, par la comparaison des visions des quatre premiers sceaux avec l'histoire, à reconnaître dans les événements du cinquième, l'âge moderne, commençant vers l'époque de la Renaissance païenne, se manifestant surtout par la grande hérésie du seizième siècle et par toutes ses conséquences, et se terminant par la grande Révolution dont nous subissons encore les terribles attaques. » (Abbé J. Maître, La prophétie des Papes – Etude critique)
Cette grande Révolution dont parle l'abbé Maître, nous sommes entrain d'en vivre son apogée. Les nations ont déclaré la guerre au Christ-Roi, les structures de l'Église catholique sont éclipsées par la nouvelle contre-Église révolutionnaire prônant une religion mondiale antichrétienne. Certes, les événements que nous subissons peuvent nous faire croire que nous sommes arrivés à la fin du monde, au règne de l'Antéchrist. Mais c'est une erreur. Le vénérable Holzhauser et l'abbé Maître avaient prévu cette objection:
« Un bouleversement effrayant fait croire tout d'abord à l'approche de la fin du monde (VI, 12-17). Toutefois la justice de Dieu cède pour quelque temps le pas à la miséricorde. Les éléments en fureur sont arrêtés sur un signe de l'Ange du Seigneur (VII, 1-3). Mais la manière même dont nous est présentée cette intervention divine montre que la menace de la ruine finale reste toujours suspendue sur le monde4.»
Il est évident que la période merveilleuse (annoncée par des nombreuses prophéties privées) - qui précède la venue de l'Antéchrist, la période de l'âge d'or de l'Église (Église de Philadelphie) où l'Évangile régnera sur terre avec toutes les manifestations d'une vie de foi et de sainteté universelles - n'est pas encore arrivée. C'est la période dont parle Saint Louis-Marie Grignon de Montfort (1673-1716) et pendant laquelle prêcheront les apôtres des derniers temps qui convertiront le monde entier :
« Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie ? Ce seront un feu brûlant, ministres du Seigneur qui mettront le feu de l'amour divin partout (...) Ce seront des apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporter des dépouilles glorieuses sur ses ennemis; (…) Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans5.»
Sachant que l'époque des apôtres des derniers temps correspond à l'Église de Philadelphie (6ème âge de l'Église), où l'Église catholique sera puissante sur toute la terre, sachant que l'Antéchrist arrivera au septième et dernier âge6(Église de Laodicée : 7ème âge de l'Église ), nous pouvons être sûrs que nous aurons encore plusieurs Papes ; certains diront que cette analyse vient s'opposer à la prophétie de saint Malachie. Qu'en penser ? C'est ce que nous allons aborder maintenant.
2. L'interprétation faussée de la prophétie des Papes de saint Malachie
Mais alors, qu'en est-il de saint Malachie et de sa liste prophétique7? La prophétie de saint Malachie dresse la liste des papes et antipapes. Selon beaucoup de commentateurs, nous serions arrivés à Pierre le Romain. Cela semble surprenant et illogique ; mais il n'est pas difficile de lever ce voile d'incompréhension : Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et Benoît XVI n'étant ni des Papes, ni des antipapes mais des intrus, ils ne peuvent pas figurer dans cette liste; en conséquence de quoi, il reste plusieurs papes ou antipapes à régner avant Pierre le romain.
N° 106. pastor angelicus : le pasteur angélique > Pie XII
N° 107 pastor et nauta: le pasteur et le pilote.
N° 108 flos florum: la fleur des fleurs.
N° 109 de medietate lunae: de la moitié de la lune.
N° 110 de labore solis: de l’éclipse du soleil.
N° 111 de gloria olivae: de la gloire des olives.
N°112 Pendant la dernière persécution qui éprouvera l’Église romaine, règnera Pierre le Romain, qui paîtra ses brebis au milieu de nombreuses tribulations. Ces tribulations passées, la cité aux sept collines sera détruite et le Juge terrible jugera son peuple.
Le fait que les "papes" de Vatican II ne soient pas Papes n’a pas besoin d’être expliqué ici ; à l’inverse, il est utile de préciser en quoi ils ne sont pas des antipapes.
Réconciliation de l'antipape Félix V (Amédée VIII de Savoie) et du pape Nicolas V (Amédée à gauche en 'pape', puis au centre ayant repris ses attributs d'évêque, aux pieds de Nicolas V)
En bon français, un antipape, et il y en eut beaucoup dans le passé, est un évêque catholique, qui prêche la foi catholique, qui célèbre le saint Sacrifice de la Messe catholique, qui use des sacrements catholiques inchangés, mais qui se fait élire pape par une partie du Sacré Collège des Cardinaux, alors qu'un Pape légitime règne encore. Ce qui provoque le trouble et la confusion dans l’Église car on se trouve face à deux voire trois Papes qui réclament chacun l’obéissance de tous. Cela a été le cas notamment lors du grand schisme d'Occident qui a secoué l'Église au XIV° siècle.
« Un antipape est un «concurrent du Pape, chef de parti qui a fait schisme dans l’Église catholique pour détrôner le Pape légitimement élu, se mettre en sa place.8»
« C'est un Pape opposé à un autre, qui n’est pas élu dans les formes.9»
« Un faux prétendant du Saint-Siège en opposition à un pape canoniquement élu. À divers périodes de l’histoire de l’ Église, des prétendants illégitimes à la fonction papale ont surgi, et fréquemment exercé les fonctions pontificales au mépris du vrai occupant.10»
Ainsi, qui dit antipape dit Pape ; nous pourrions citer de nombreuses autres définitions le démontrant. Or, il n’y a pas eu de Pape(s) légitimement et canoniquement élu(s) face aux Roncalli, Montani, Wojtyla, Luciani, Ratzinger et Bergoglio, prélats qui se proclament Papes de façon illégitime et sacrilège. Il s'agit donc d'usurpateurs et non d'antipapes.
Le dernier pape catholique régnant fut donc Pie XII, le pasteur angélique. Nous attendons donc toujours le pasteur et le pilote, et ce n’est pas le franc-maçon Roncalli11qui répondit à cette devise, loin s’en faut !
A la fin du XIX° siècle, Monsieur l’abbé Joseph Maître a écrit un magnifique et lumineux ouvrage en 1901, sous Léon XIII, intitulé La Prophétie des Papes, Etude critique. Après « Pastor angelicus », le pasteur angélique, devise que nous pouvons aujourd’hui attribuer à Pie XII, il y a la devise : « Pastor et nauta », le pasteur et le pilote. Voilà ce qu’écrit l’abbé Maître à propos de cette devise :
« Les deux idées qu’évoquent les mots de pasteur et de pilote semblent exprimer le triomphe du principe d’autorité chez le successeur de Pierre. Cette autorité s’exercera sur terre et sur mer, dans l’ancien et le nouveau continent, jusqu’aux îles les plus lointaines. Il faudrait reconnaître avec le vénérable Holzhauser à côté d’un saint pape (pasteur universel), un autre saint personnage, un grand empereur (pilote) qui serait le bras droit du pape. Il y aurait là une dualité admirable d’un grand pape et d’un grand monarque unissant leurs efforts pour rétablir dans le monde l’autorité de son roi unique Jésus. »
Contrairement à ce que peuvent penser certains, bien que nous vivons le début de la fin des temps, ce n’est donc pas encore la fin ! Bien mieux, nous allons vivre des heures merveilleuses, le triomphe de l’Église et de la Chrétienté ! Reportons-nous encore une fois aux écrits de saint Louis-Marie Grignon de Montfort :
« L'on doit croire encore que sur la fin des temps, et peut-être plus tôt qu'on ne pense, Dieu suscitera de grands hommes remplis du Saint-Esprit et de celui de Marie, pour [par] lesquels cette divine Souveraine fera de grandes merveilles dans le monde, pour détruire le péché et établir le règne de Jésus-Christ, son Fils, sur celui du monde corrompu; et c'est par le moyen de cette dévotion à la très Sainte Vierge, que je ne fais que tracer et amoindrir par ma faiblesse, que ces saints personnages viendront à bout de tout...12».
3. L'Antéchrist ne peut régner avant le règne universel du Christ-Roi et du cœur Immaculé de Marie
« Satan a toujours affecté de faire ce que Dieu faisait, comme un sujet rebelle qui affecte la même pompe que son souverain... N'a-t-il pas eu ses autels et ses temples, ses mystères et ses sacrifices, et les ministres de ses impures cérémonies qu'il a rendues, autant qu'il a pu, semblables à celles de Dieu ; parce qu'il est jaloux de Dieu et veut paraître en tout son égal » (Bossuet. Premier sermon sur les démons )
Comme l'explique Jean Vaquié, « le démon est jaloux de Notre Sauveur à qui il reproche de lui avoir ravi la première place dans la création. Et comme tous les êtres jaloux,il ne quitte pas des yeux celui qui est l'objet de sa jalousie. Mais par ailleurs Satan ne peut rien innover puisque Notre Seigneur conserve en tout l'initiative. Sa jalousie va donc faire de lui l'imitateur de Jésus-Christ. Nous allons voir dans quelles conditions.13»
Singe de Dieu, Satan est incapable de tout acte créatif, il ne peut inventer de lui-même ; partant de ce principe qui s'est toujours vérifié, Satan ne peut pas créer, instaurer, réussir ce que Dieu n'a pas réalisé avant. Ainsi, pour cette raison, il est évident qu'il ne peut gouverner sur les nations (par l'intermédiaire de l'Antéchrist) tant que le Christ-Roi n'a pas encore régner sur l'univers.
Satan, singe de Dieu, n'est pas un initiateur, il n'est qu'un imitateur paresseux. Les Ecritures renferment suffisamment d’exemples démontrant que l’une des méthodes les plus utilisées par Satan est l’imitation de Dieu et l’imitation de la vérité de Dieu. Chaque partie du plan divin, Satan tente ensuite de la copier et de la détourner ; les exemples sont légions et ce dès la création d'Adam sur terre. En nous référant à l'Ancien Testament, nous pouvons penser par exemple aux sacrifices. Parmi les rites sacrés prescrits à Moïse, il y avait celui du sacrifice du bouc, immolé en expiation pour nos péchés. Rapidement, « cette institution divine, le Roi de la Cité du mal s'empresse de la contrefaire. Mais il la contrefait à sa manière: au lieu du sang d'un bouc, il exige le sang d'un homme.14»
Citons de nouveau Mgr Gaume :
« Ce n'est pas seulement dans l'institution du sacrifice, que le roi de la Cité du mal contrefait le roi de la Cité du bien : il le singe encore dans les circonstances qui l'accompagnent et dans l'inspiration mystérieuse qui le commande... à mesure que le Roi de la Cité du bien inspire Sa Bible, le Roi de la Cité du mal inspire la sienne... En opposition à la Cité du bien, Satan bâtit la Cité du mal. Voyons avec quelle fidélité ce singe éternel emploie, pour élever son édifice, les moyens que Dieu employés pour construire le sien, etc... Le Roi de la Cité du bien s'appelle l'Esprit aux sept dons. Afin de le singer, et de tromper les hommes en le singeant, le Roi de la Cité du mal se fait appeler le Roi aux sept dons... »
En conclusion, il est clair que nous n'en sommes pas encore à la fin du monde ; l'Eglise et les nations refleuriront, le Christ-Roi et le cœur immaculé de sa sainte Mère régneront sur les eaux et les continents grâce notamment au pontificat de plusieurs grands Papes.
En revanche, il semble que nous sommes bel et bien entrés dans la fin des temps car Jésus a déclaré à sainte Marguerite-Marie que la dévotion au Sacré-Cœur était spécialement pour la fin des temps.
Croyons, espérons et prions pour que ce règne du Christ-Roi arrive très vite !
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> A lire notamment :
- La Tour de David15, n° 61 (La prophétie des Papes de saint Malachie)
- La Prophétie des Papes attribuée à Malachie, étude critique de l'abbé Joseph Maître, docteur en philosophie et en théologie, ouvrage
NOTES :
1 « Ce système est conciliable avec le premier (la prophétie regarde principalement la fin des temps) surtout , si l'on suppose que le prophète ne fait qu'indiquer et esquisser à grands traits les événements » (abbé J. Maître, la prophétie des Papes)
2 Prêtre et professeur d'exégèse à l'université de Munich avant de devenir bénédictin (1816-1876).
3 Abbé Barthélémy Holzhauser : « Le cinquième âge de l'Église commença sous l'empereur Charles-Quint et le pape
Léon X, vers l'an 1520. Il durera jusqu'au Pontife saint et au Monarque puissant qui viendra dans notre âge et sera appelé le secours de Dieu, c'est-à-dire rétablissant toutes choses. Le cinquième âge est un âge d'affliction, de désolation, d'humiliation et de pauvreté pour l'Église, et il peut être appelé avec raison un âge purgatif. Car c'est dans cet âge que Jésus-Christ a épuré et épurera son froment par des guerres cruelles, par des séditions, par la famine et la peste, et par d'autres calamités horribles, en affligeant et en appauvrissant l'Église latine par beaucoup d'hérésies, et aussi par les mauvais chrétiens qui lui enlèveront un grand nombre d'évêchés, des monastères presque innombrables, de très riches prévôtés, etc. L'Église se verra accablée et appauvrie par les impositions et les exactions des princes catholiques, de telle sorte... Car l'Église est humiliée et avilie, parce qu'elle est blasphémée par les hérétiques et par les mauvais chrétiens, ses ministres sont méprisés et il n'y a plus pour eux ni honneur, ni respect. C'est par là que Dieu épurera son froment et en jettera la paille au feu, tandis qu'il rassemblera le bon grain pour le mettre dans son grenier. Enfin, ce cinquième âge de l'Église est un âge d'affliction, un âge d'extermination, un âge de défection rempli de calamités. Car il restera peu de chrétiens sur la terre qui auront été épargnés par le fer, la famine ou la peste. Les royaumes combattront contre les royaumes, et tous les états seront désolés par les dissensions intestines. Les principautés et les monarchies seront bouleversées ; il y aura un appauvrissement presque général et une très grande désolation dans le monde. Ces malheurs sont déjà en partie accomplis, et ils s'accompliront encore. Dieu les permettra par un très juste jugement, à cause de la mesure comble de nos péchés que nous et nos pères auront commis dans le temps de Sa libéralité à nous attendre à la pénitence. L' Église de Sardes est un type de ce cinquième âge. Car le mot Sardes signifie principe de beauté, c'est-à-dire principe de la perfection qui suivra dans le sixième âge, etc.
4 J. Maître, La prophétie des Papes, p. 801
5 Traité de la vraie dévotion, fin du chapitre 1
6 Voici ce que dit, entre autres, saint Augustin : « Le temps où viendra l’antéchrist, et où aura lieu le jugement, a été indiqué par Paul , dans l’épître aux Thessaloniens, dans laquelle il dit : la venue de Notre - Seigneur Jésus - Christ sera révélée aux hommes par la naissance et l’apparition de l’enfant du péché et de la perdition ; car nous savons que ce dernier paraîtra après le royaume des Grecs ou même des Perses, alors qu’un monarque, élevé , en son temps, par sa puissance et sa gloire, au - dessus tous, étendra au loin les limites de l’empire romain. Devant lui toutes les nations abaissées, tous les peuples tributaires, se courberont : et Rome sera à l’apogée de la puissance . Toutefois l’antéchrist, a dit l’apôtre Paul, ne viendra qu’au moment où il y aura une scission, c'est - à - dire où tous les peuples, naguère sous le joug de Rome, s’en seront affranchis et séparés . Et bien que maintenant l’empire romain soit, en grande partie détruit, le temps n’est pas venu encore, et n’arrivera pas, tant qu’existeront les rois des Français qui doivent régner sur Rome . La dignité romaine ne périra pas complètement, jusqu’au temps où un roi des Français gouvernera l’empire romain tout entier . Monarque le plus grand qui aura jamais existé, après un règne plein de bonheur, il viendra jusqu’à Jérusalem, et sur le mont Olive, déposera son sceptre et son diadème : ce sera la fin et la consommation des empires romain et chrétien » ( Livre admirable, éd. 1831, p. 30. Traduction en français du traité sur l'Antéchrist de 1524)
8 Dictionnaire universel, historique, dogmatique, canonique... des sciences Ecclésiastiques, par les Révérends Pères dominicains Richard et Giraud, 1822
9 Dictionnaire portatif de la langue française : extrait du grand Dictionnaire de Pierre Richelet, 1780
10 Catholic Encyclopedia, 1907
12 Le Secret de Marie par St Louis-Marie Grignion de Montfort, ed. 1991, p. 51
13 Abrégé de démonologie de Jean Vaquié
14 Mgr Gaume, Traité du Saint-Esprit, T. I