Mgr Williamson : "Je préfère être un schismatique qu’un apostat"
Le journal La Croix vient de publier un article rapportant les dernières nouvelles de la Fraternité Saint Pie X, actuellement en discussion avec le Vatican. Nous relayons ci-dessous cette publication :
« Je préfère être un schismatique sédévacantiste qu’un apostat romain » : c’est par ces mots que l’évêque intégriste Richard Williamson, membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), termine la dernière livraison de sa lettre d’information hebdomadaire Commentaire Eleison diffusée samedi 21 janvier.
Il s’agit là de la première prise de distance officielle d’un responsable de la FSSPX avec la ligne d’ouverture et de dialogue avec Rome impulsée par son supérieur général, Mgr Bernard Fellay.
Dans sa lettre d’information, Mgr Williamson retourne notamment le principal argument de ceux qui prônent un retour de la Fraternité dans le giron romain en soulignant que le fait pour la FSSPX de rester plus longtemps hors de l’Église risquerait de la mener à une mentalité schismatique et à un sédévacantisme pratique (les sédévacatistes estiment que, depuis Paul VI au moins, les papes n’ont pas été validement élus et que le Siège de Pierre est vacant).
« Fascination » pour le Vatican
À ces partisans du retour à Rome au nom du risque d’affaiblissement de l’appartenance ecclésiale, l’évêque britannique rétorque qu’il y a « un plus grand risque encore que d’acquérir une mentalité schismatique qui est celui de contracter la maladie mentale et spirituelle des Romains d’aujourd’hui en s’approchant trop près d’eux ».
Plus loin, l’évêque, qui dès le début constatait que les discussions doctrinales menées entre 2009 et 2011 entre la FSSPX et Rome avaient souligné « un désaccord doctrinal radical », dénonce « la fascination » exercée par les palais romains sur ceux qui les fréquentent. « La fascination de ces lieux sacrés ne vient pas tant du charme des officiels que du sens que ces salles dégagent de 2000 ans d’histoire de l’Église, souligne-t-il. Est-ce la fascination du ciel ? De l’enfer ? En tout cas, la simple atmosphère du Vatican séduit les visiteurs et apprivoise leurs volontés. »
Pas invité à Albano
Mgr Williamson est bien connu pour ses déclarations fracassantes : le 21 janvier 2009, alors que le pape allait lever l’excommunication qui le frappait depuis son ordination illicite en 1988 par Mgr Lefebvre, il avait ainsi tenu des propos négationnistes à la télévision suédoise. Mgr Fellay l’avait alors démis de ses fonctions de supérieur du séminaire argentin de la FSSPX et envoyé à Londres où il lui était interdit de s’exprimer officiellement.
Depuis lors, Mgr Williamson n’a pas cessé de diffuser sa lettre Commentaire Eleison , contrairement aux instructions de Mgr Fellay qui, devant ce refus, ne l’avait pas invité à la rencontre, début octobre à Albano, près de Rome, où les responsables de la FSSPX ont discuté du Préambule doctrinal présenté le 14 septembre par Rome.
Dans une lettre, Mgr Fellay avait également menacé Mgr Williamson, s’il persistait à refuser de garder le silence, du « démarrage de la procédure canonique menant à (son) exclusion de la FSSPX ».
1. L'aberrante préférence de Mgr Williamson
A. Mgr Williamson préfère être en soit un schismatique qu'un apostat. Ceci est tout simplement aberrant ! De notre côté, nous n'avons pas à émettre de tels hypothétiques souhaits. Nous voulons être et rester pour toute éternité de fervents et fidèles catholiques aus service de l'Eglise ; ceci passe par une adhésion solide à la foi intégrale et à la soumission au magistère de l'Eglise. Ainsi donc, nous devons porter les conclusions nécessaires découlant des vérités de foi auxquelles nous croyons, à savoir la vacance du SIège de Pierre (Sede Vacante) depuis Vatican II.
B. Que Mgr Williamson préfère être schismatique qu'un apostat ne changera pas grand chose à ce qui résulterait de cet état de fait: l'apostasie et le schisme conduisent tous deux à l'exclusion de l'Eglise. Il est ridicule, particulièrement pour un évêque, d'en arriver à émettre des préférences de ce genre.
Cependant, en lisant le texte original de Mgr Williamson, on remarque que contrairement à ce qu'écrit La Croix, cette fameuse citation empreintée à la déclaration de l'évêque n'est pas la dernière phrase mais l'avant-dernière :
"Dear friend of mine, I would rather be a schismatic sedevacantist than a Roman apostate. With the grace of God, neither! Avec la grâce de Dieu, ni l'un ni l'autre !"
Malgré cette erreur de La Croix, il demeure qu'il est ridicule d'émettre des préférences en cette matière.
2. L'accusation de Mgr Williamson contre la position "sédévacantiste"
Que la Fraternité Saint Pie X nous accuse de schisme n'est pas nouveau. Qu'est-ce qu'un schismatique ?
Pie VII, Pape : « Saint Thomas enseigne que ceux-là sont appelés schismatiques, qui refusent de se soumettre au souverain Pontife, et de communiquer avec les membres de l’Eglise qui lui sont soumis » (Bref du 16 septembre 1818 à Mgr Poynter).
Qui refuse de se soumettre au prétendu pape ? N'est-ce pas la FSSPX, dont Mgr Williamson qui, tout en reconnaissant, à tort, Benoît XVI comme Pape, lui désobéit et refuse de suivre ses ordres ? N'est-ce pas cette même Fraternité qui rejette le concile Vatican II et les réformes promulguées par Paul VI ? N'est-ce pas cette FSSPX qui juge constamment les déclarations et actes de ceux qu'elle reconnaît Papes ? C'est bien ladite Fraternité qui a un esprit schismatique ! Si elle reconnaît Benoît XVI comme Pape, elle doit lui être soumise en matière de doctrine et de discipline. En revanche, si elle refuse de suivre les enseignements hérétiques de Vatican II, si elle rejette les réformes néoprotestantes promulguées par Paul VI et condamne les déclarations et actes scandaleux des modernistes, elle doit en conclure que les postes d'autorité de l'Eglise catholique sont occupés par des ennemis de Jésus-Christ qui ont fondé une nouvelle religion. Elle doit donc déclarer que Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II et Benoît XVI ne sont pas de vrais Papes mais des imposteurs.
"Si l’on défend la Tradition, on la défend intégralement ; si on ne la défend pas intégralement, on finit par rejoindre ceux qui sont intégralement contre. Défendre la tradition, c’est dénoncer, condamner, combattre cette pseudo-église conciliaire, maçonnique, satanique, universelle d’une part, et c’est d’autre part, se garder de toute relation avec elle et avec ses ressortissants, exception faite pour les simples fidèles, bernés et innocents." (R.P Avril, Novembre 2011)
En quoi serions-nous schismatiques ? Fidèles aux engagements de notre baptême et à l'enseignement de l'Eglise catholique, nous voulons garder et défendre la foi catholique intégrale et par conséquent nous refusons le modernisme et rejetons cette nouvelle religion mondiale qui a vu le jour au concile Vatican II. Qui plus est, la position catholique dite du "sédévacantisme" est basée sur deux raisonnements qui ne peuvent pas être remis en question car fondés sur deux dogmes :
1. L'infaillibilité pontificale
- Majeure : Depuis Vatican II, ceux qui nous sont présentés comme Papes enseignent publiquement l'hérésie et contredisent les fondements de la religion catholique.
- Mineure : Or, un Pape ne peut pas dévier de la foi. Ceci un dogme de foi enseigné par Notre Seigneur et bien évidemment par les Papes et l'ensemble des docteurs de l'Eglise.
- Conclusion : Par conséquent, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ne peuvent pas êtres des Papes de l'Eglise catholique.
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2. La soumission des fidèles catholiques au Pape
- Majeure : La foi nous commande de rejeter l'enseignement, les réformes et les hérésies des "papes" conciliaires.
- Mineure : Or, il est nécessaire et obligatoire de la part d'un fidèle catholique d'obéir et d'être soumis au Pape quand ce dernier est dans son domaine. Ceci est de foi divine et catholique.
- Conclusion : il est donc absolument certain que les "papes" de Vatican II sont démunis de l'Autorité Pontificale qu'ils devraient posséder.
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3. L'absurdité de Mgr Williamson
L'évêque revient à affirmer dans sa publication que Rome se trouve dans l'apostasie. Rappelons ce qu'est l'apostasie :
"L'apostasie est le reniement de la foi et des principes de la foi catholique, des valeurs bibliques et évangéliques, des dogmes et des traditions et articles de foi reconnus par l'Église et les conciles, les enseignements des Pères de l'Église et les enseignements ordinaires du magistère." (Bulle pontificale Gratia Divina - 1656)
Puisque pour Mgr Williamson, Benoît XVI est le Vicaire du Christ, cela signifie que le Pape peut être un apostat, donc un non catholique. Or, c'est un principe de foi catholique qu'un apostat, tout comme un hérétique, ne peut, en aucune façon être Pape, la raison en est qu'il ne peut pas être la tête visible de l'Eglise s'il n'en est pas membre (Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, L. II ch. 30). Si Rome est dans l'apostasie, il est évident que l'abbé Ratzinger n'est pas Pape et que les chefs de la nouvelle religion conciliaire ne sont pas de l'Eglise catholique.
Tout comme son supérieur Mgr Fellay, Mgr Williamson contredit plusieurs fondements de la religion catholique. Hélas, ces évêques sont loin d'être les vaillants défenseurs de la foi intégrale que l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique a bien besoin d'avoir ! Plutôt que de proclamer haut et fort la vérité, ils préfèrent persister dans leurs tranquilles erreurs pernicieuses...
Cardinal Pie : "Je suis évêque, donc je parlerai, j'élèverai la voix, je tiendrai haut et ferme l'étendard de la vérité, l'étendard de la vraie liberté, qui n'est autre que l'étendard de la foi, l'étendard de mon Dieu. Les pusillanimes pourront s’en étonner, les esprits d'une certaine trempe pourront même s'en scandaliser." (Discours d'intronisation - 8 décembre 1849)
Prions !