Mgr Fellay pactise avec le diable : vers la reconnaissance canonique de la FSSPX par les modernistes
Alors que tout évêque catholique a pour mission de défendre sans compromis la doctrine catholique, Mgr Fellay est loin, très loin, de mettre en pratique ce devoir qu'il a reçu de Dieu lui-même. Le mercredi 14 septembre, il a rencontré pendant environ deux heures et demi le cardinal William Levada (préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi et président de la commission pontificale Ecclesia Dei).
On aurait espéré que Mgr Fellay dénonce, comme il se devait, avec fermeté et intransigeance, les hérésies et réformes désastreuses orchestrées par ceux qui occupent les postes d'autorité du Vatican. Hélas, sans surprise, il a montré sa volonté de continuer de dialoguer avec les modernistes en vue de trouver un "consensus". Ainsi, sa Fraternité Saint Pie X pourra probablement bientôt être reconnue canoniquement par ceux que le Pape saint Pie X surnommait "les pires ennemis de l'Eglise" (encyclique Pascendi).
Suite à cette réunion qualifiée par l'évêque suisse de "très courtoise et cordiale", Mgr Fellay, plus que jamais mou et libéral, a annoncé en effet qu'un statut canonique de la Fraternité Saint Pie X lui avait été proposé et qu'il allait y réfléchir avec ses confrères :
Dici.org : Le communiqué officiel commun au Vatican et à la Fraternité annonce qu’un document doctrinal vous a été remis et qu’une solution canonique vous a été proposée. Pouvez-vous nous donner quelques précisions ?
Mgr Fellay : Ce document s’intitule Préambule doctrinal, il nous a été remis pour une étude approfondie. De ce fait, il est confidentiel, et vous comprendrez que je ne vous en dise pas plus. Cependant le terme préambule indique bien que son acceptation constitue une condition préalable à toute reconnaissance canonique de la Fraternité Saint-Pie X de la part du Saint-Siège.
A propos de ce préambule doctrinal, dans la mesure où cela ne touche pas à sa confidentialité, pouvez-nous confirmer qu’il s’y trouve, comme annoncé dans la presse, une distinction entre ce qui est de foi – et à quoi la Fraternité adhère pleinement -, et ce qui relevant d’un concile pastoral, comme Vatican II s’est voulu lui-même, pourrait être soumis à une critique, sans remettre en cause la foi ?
Cette distinction nouvelle n’a pas été annoncée par la presse seulement, je l’ai personnellement entendue de sources diverses. Déjà en 2005, le cardinal Castrillon Hoyos me déclarait après que je lui eus exposé pendant cinq heures toutes les objections que la Fraternité Saint-Pie X formulait contre Vatican II : « Je ne peux pas dire que je sois d’accord avec tout ce que vous avez dit, mais ce que vous avez dit ne fait pas que vous êtes en dehors de l’Eglise. Ecrivez donc au pape pour qu’il enlève l’excommunication ».
Aujourd’hui je dois à l’objectivité de reconnaître qu’on ne trouve pas, dans le préambule doctrinal, une distinction tranchée entre le domaine dogmatique intangible et le domaine pastoral soumis à discussion. La seule chose que je puis déclarer parce que cela figure dans le communiqué de presse, c’est que ce préambule contient « des principes doctrinaux et des critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaires pour garantir la fidélité au Magistère de l’Eglise et au ‘sentire cum Ecclesia’, tout en laissant ouvertes à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du Concile Vatican II et du Magistère qui a suivi». Voilà, pas plus pas moins.
Au sujet du statut canonique qui serait proposé à la Fraternité Saint-Pie X, sous condition de l’adhésion au préambule doctrinal ? On a parlé de prélature plutôt que d’ordinariat, est-ce exact ?
Comme vous le rappelez justement, ce statut canonique est conditionné ; sa modalité exacte ne peut être vue qu’ultérieurement et reste encore objet de discussion.
Plusieurs remarques :
1. Mgr Fellay se trompe et égare les fidèles en affirmant que le domaine pastoral, fixé par un Pape ou/et par un Concile, peut être soumis à discussion.
Le Pape Pie XI a déclaré que les membres de l'Eglise devaient se plier aux décisions pontificales, qu'elles soient doctrinales ou pastorales :
"Et Nous ne pouvons passer sous silence l’audace de ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, prétendent que : « Quant à ces jugements et à ces décrets du Siège Apostolique dont l’objet regarde manifestement le bien général de l’Église, ses droits et sa discipline, on peut, du moment qu’ils ne touchent pas aux dogmes relatifs à la foi et aux moeurs, leur refuser l’assentiment et l’obéissance, sans péché et sans cesser en rien de professer le catholicisme. »À quel point cela est contraire au dogme catholique sur le plein pouvoir, divinement conféré par le Christ Notre Seigneur lui-même au Pontife Romain, de paître, de régir et de gouverner l’Église universelle. Il s'agit en effet, vénérables frères et bien-aimés fils, d'accorder ou de refuser obéissance au siège apostolique; il s'agit de reconnaître sa suprême autorité même sur vos églises, et non seulement quant à la Foi, mais encore quant à la discipline: celui qui la nie est hérétique; celui qui la reconnaît et qui refuse opiniâtrement de lui obéir est digne d'anathème" (Encyclique Quas Primas)
Le 8 décembre 1864, le Pape Pie IX a également condamné comme souverainement contraire au dogme l'opinion qui prétend :
"qu'on peut, sans péché et sans préjudice de la profession de foi chrétienne, refuser son assentiment et son obéissance aux jugements et aux décrets du Siège Apostolique, dont l'objet avoué ne regarde que le bien général, les droits et la discipline de l'Eglise, pourvu qu'il n'atteigne ni la foi, ni les mœurs"(Encyclique Quanta Cura)
2. Par ses propos, Mgr Fellay insinue donc que le Concile Vatican II n'a pas voulu engager son infaillibilité, car il aurait voulu être uniquement "pastoral". Là encore, il y a erreur. Non seulement Vatican II a promulgué des constitutions dogmatiques, donc se rapportant directement à la foi et aux moeurs, mais Paul VI a voulu engager son infaillibilité ex cathedra :
"...le Concile œcuménique Vatican II doit être incontestablement considéré comme l'un des plus grands événements de l'Église.(...) Aussi Nous commandons et enjoignons que tout ce qui a été établi synodalement en ce Concile soit observé religieusement par tous les fidèles du Christà la gloire de Dieu, à l'honneur de la Sainte Église notre Mère et pour la tranquillité et la paix de tous les hommes. Ainsi en avons-Nous décidé et décrété, fixant que ces Lettres demeureront fermes, valides, et efficaces toujours; qu'il faut leur attribuer et qu'elles doivent recevoir leur effet plein et entier; qu'on y recourra, maintenant et à l'avenir de façon complète, pour tous ceux qu'elles concernent ou pourront concerner; qu'il faudra en juger et en conclure ainsi;que dès maintenant est sans valeur et nul ce qui pourrait être attenté contre elles sciemment ou non par quelque individu ou quelque autorité que ce soit.(8 décembre 1965)
"Et Nous, en vertu du pouvoir apostolique que nous tenons du Christ en union avec les vénérables Pères,Nous l'approuvons, arrêtons et décrétons dans le Saint Esprit, et nous ordonnons que, pour la gloire de Dieu, ce qui a été ainsi établi concilairement soit promulgué" Rome, à Saint-Pierre, le 21 novembre 1964. Moi Paul, Evêque de l’Eglise catholique."
(Extrait des Actes du Concile Vatican II, textes intégraux des Constitutions, Décrets et Déclarations promulgués, Ed. du Cerf, Paris 1966).
Ajoutons par ailleurs que même si ce "Concile" Vatican II avait été uniquement pastoral, ce qui est faux, il devait être infaillible car un Concile représente, ex se, l'Eglise. C'est ce qu'affirme, entre autres, le Pape Martin V :
"Tout Concile général, incluant celui de Constance, représente l'Église universelle." (Concile de Constance, Denzinger 657)
Or, l'Eglise ne peut ni se tromper, ni nous tromper ; c'est une vérité de foi :
- Pie VI : "Comme si l’Eglise, qui est régie par l’Esprit de Dieu, pouvait constituer une discipline, non seulement inutile et trop lourde à porter pour la liberté chrétienne, mais encore dangereuse, nuisible, et conduisant à la superstition et au matérialisme." (Constitution Auctorem fidei)
- Grégoire XVI : "Est-ce que l’Eglise qui est la colonne et le soutien de la vérité et qui manifestement reçoit sans cesse du Saint-Esprit l’enseignement de toute vérité, pourrait ordonner, accorder, permettre ce qui tournerait au détriment du salut des âmes, et au mépris et au dommage d’un sacrement institué par le Christ ?" (Lettre apostolique Quo graviora)
3. Mgr Fellay reconnait que les principes doctrinaux promulgués par un Concile peuvent être discutés et sources d'interprétations différentes. Déclarer de tels propos est grave ; c'est purement du libre-examen protestant. Cet état d'esprit a bien évidemment été condamné par l'Eglise et réfuté par les Papes. Ni les fidèles, ni les prêtres, ni même les évêques n'ont à interpréter à leur sauce les déclarations pontificales et les constitutions d'un Concile. Ce ne peut être que le Magistère, par la voix du Pape et/ou d'un Concile, qui peut dire comment on doit interpréter tel ou tel texte du Magistère authentique en supposant que celui de Vatican II fût authentique. Aucun membre de la FSSPX, fût-il évêque (sans juridiction, notons-le) n'a ce pouvoir.
La bulle Benedictus Deus du Pape Pie IV, de l'an 1563, en est l'illustration. Dans cette lettre apostolique, face aux catholiques qui commentaient à leur escient le Concile de Trente, Pie IV rappela que le pouvoir d'interpréter le Concile était exclusivement réservé au Pontife romain.
D'ailleurs, Mgr Tissier de Mallerais avouait en 2009 qu'il était absurde de prétendre interpréter un Concile, qui plus est, "à la lumière de la Tradition" :
"Plutôt que lire Vatican II à la lumière de la Tradition, nous devons réellement lire et interpréter Vatican II à la lumière de la nouvelle philosophie. Nous devons lire et comprendre le Concile dans sa vraie signification, c'est-à-dire selon la nouvelle philosophie. Puisque tous ces théologiens qui ont produit les textes de Vatican II étaient imprégnés de la nouvelle philosophie. Nous devons le lire de cette façon, non pas pour l'accepter, mais pour le comprendre comme les théologiens modernes qui ont rédigé les documents les comprennent. Lire Vatican II à la lumière de la Tradition n'est pas le lire correctement. C’est tordre les textes. Je ne veux pas tordre les textes." (Source : Catholic Family News)
4. Comme l'a écrit le quotidien La Croix, à chaque fois qu'une congrégation a voulu dialoguer avec l'Eglise moderniste, elle a fini par être reconnue et par recevoir un statut juridique :
"Fidélité" au Vatican De même, en 2002, les prêtres de Campos qui ralliaient Rome s'engageaient « à approfondir toutes les questions encore ouvertes, prenant en considération le can 212 du Code de Droit Canonique et avec un sincère esprit d'humilité et de charité fraternelle envers tous ».
Enfin, en 2006, les prêtres de l’Institut du Bon-Pasteur s’engageaient à « respecter le Magistère authentique » du Siège romain, dans « une fidélité entière au Magistère infaillible de l’Église » tout en s’engageant dans une « critique sérieuse et constructive » du concile Vatican II. (La Croix, 14 septembre 2011)
Conclusion
Saint Pie X, dont se réclame la Fraternité Saint Pie X, nous demandait de rejeter totalement les œuvres des modernistes.
"Trêve donc au silence qui serait désormais un crime ! Il est temps de lever le masque de ces hommes-là et de les montrer tels qu'ils sont" (Encyclique Pascendi)
L’Église a toujours rejeté entièrement l’erreur. Face aux hérétiques, l’Église ne nous a jamais prescrit de dialoguer avec eux afin de trouver un compromis, un terrain d'entente. Au contraire, elle affirme aux hérétiques qu'ils se trompent, elle leur démontre leurs erreurs, et ce, sans chercher un point d'accord ou une reconnaissance quelconque.
Pie XI : " ... Personne n'ignore assurément que saint Jean lui-même, l’Apôtre de la Charité, celui qui, en son Évangile, dévoile en quelque sorte, les secrets du Sacré-Cœur de Jésus, celui qui ne cessait de rappeler à ses fidèles le précepte nouveau : "Aimez-vous les uns les autres." (I Jn. IV, 7, 11), interdisait d'une façon absolue toute relation avec ceux qui ne professaient pas la doctrine du Christ entière et pure: "Si quelqu'un vient à vous et n'apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez même pas." (Il Jn. 10). Ainsi donc, puisque la charité a pour fondement une foi sincère et intègre, l’unité de foi doit être, par suite, le lien primordial unissant les disciples du Christ... comment imaginer que cet accroissement de la charité se fasse aux dépens de la foi ? ..." (Encyclique Mortalium animos, 6-1-1928)
L'Eglise attend de ses évêques et de ses prêtres qu'ils la défendent énergétiquement, sans compromission avec le modernisme et ses partisans. Notre Seigneur a commandé à ses ministres qu'ils dénoncent et réfutent haut et fort l'erreur qui vient nuire au salut éternel des fidèles.
En refusant de condamner dans son ensemble Vatican II et ses oeuvres, en voulant pactiser avec les pires ennemis de l'Eglise et en reconnaissant ces derniers comme les vrais Pasteurs légitimes, Mgr Fellay devra rendre compte devant Dieu et devant l'Eglise de son libéralisme et de sa trahison publique de la foi catholique.
Néanmoins, l'Eglise nous a donné des armes qui sont les sacrements, la prière, le Rosaire sans oublier l'exorcisme contre Satan et ses anges apostat (celui rédigé pour les fidèles par Léon XIII). En ces temps de guerre contre l'Eglise et contre la Résistance catholique, utilisons ces moyens de défense et de contratattaque afin de rester toujours intégralement fidèles à la foi catholique, sans aucun compromis avec les serviteurs de Satan !
"Redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance approche " (Luc XXI, 27)