L'Eglise est un navire qui vivifie le monde

Publié le par Clément LECUYER

  Reprenant une expression métaphorique de George Tyrrell (protestant converti au catholisme, moderniste, excommunié en 1907),  Jean XXIII appelait en 1962 à "ouvrir les fenêtres [de l'Eglise] sur le monde moderne pour laisser entrer l’air frais", comme si l'Eglise - vivifiée par le Saint-Esprit - s'était asphyxiée et pouvait intoxiquer les fidèles ! N'est-ce pas le comble de l'abomination que de déclarer que c'est Elle, l'Eglise, qui doit recevoir l'oxygène de ce monde qui est "sous la puissance du diable" (Jean I, 5 : 19).

 Saint Maxime de Turin (Evêque du V° siècle) :

« Vous voyez donc que ce navire n'a pas été confié à Pierre pour qu'il périsse; ce navire c'est l'Eglise, gouvernée par Jésus-Christ. L'Église, en effet, est un navire qui ne tue point, mais qui vivifie ceux qui s'y embarquent, après avoir échappé aux tempêtes du monde, comparées aux flots de la mer; car si ceux qui montent les barques de pêche blessent et font prisonniers les poissons tirés de l'abîme, le navire de l'Eglise donne la vie à ceux qu'elle reçoit, échappés à la tourmente. Je dis que l'Eglise leur donne la vie, les vivifie, comme s'ils étaient morts. Vivifier est en effet l'expression propre, parce que celui-là seul peut être vivifié , qui auparavant était privé de la vie.»  (Hom. CVIII in ch. IX Matt., p. 357)


 Se basant notamment sur l'Evangile (Mt VIII, 23-27), les saints Pères comparent souvent l'Eglise à un navire.

Tertullien, Père de l'Eglise :

«La barque est la figure de l’Eglise parce que, voguant sur la mer, dest-à-dire le monde, elle est bullottée par les vagues, dest-à-dire les persécutions et les tentations; cependant le Seigneur reste comme endormi, jusqu'à ce que à la fin il se laisse toucher par les prières des saints. ll commande au monde et rétablit la tranquillité de lfEglise. » (De bapt., 1214-A)


Saint Hilaire, docteur et Père de l'Eglise :

« L'Église est comme un navire, et c'est ainsi qu'elle est désignée en divers endroits; ce navire, qui a pris à bord des passagers des nations et des races les plus diverses, est exposé à tous les courants, à tous les vents, à toutes les commotions de l'abîme. C'est ainsi que l’Eglise est en butte aux attaques du monde et des esprits malins. Nous devons nous mettre devant les yeux ces dangers de toute espèce, lorsque nous nous embarquons dans le navire de Jésus-Christ, qui est l’Eglise, et savoir que nous serons harcelés par les vents et les flots.» (Comment. in Matth., VII, 9)