Préambule doctrinal : Troubles au sein de la Fraternité Saint Pie X

Publié le par Clément LECUYER


Mgr Fellay - en pleine négociation avec les modernistes antichrists (dixit son consécrateur Mgr Lefebvre) - doit gérer désormais un sursaut de résistance au sein de la FSSPX

 Comme nous l'avions annoncé, le Préambule doctrinal remis à Mgr Fellay ne se concentrerait absolument pas sur Vatican II, mais bien sur l'obéissance à l'Eglise et à son magistère, à travers "les trois degrés d'approbation requis par les fidèles": le contenu de la Parole de Dieu, les dogmes de l'Eglise et l'enseignement du Pape. Ce que le préambule doctrinal contient et doit être accepté par la FSSPX c'est le Catéchisme comme référence de la Foi. 

 Selon des rumeurs qui restent donc à vérifier,  lors de la réunion d'Albano, les évêques Mgr Tissier et Mgr de Galarreta se sont opposés à l'acceptation du Préambule ainsi qu'une majorité des supérieurs de la FSSPX. Face à cette situation de refus de ralliement, Mgr Fellay et son assistant l'Abbé Pflugger ont dû faire marche arrière. Cependant, la réponse n'a toujours pas été donnée et c'est Mgr Fellay qui aura le dernier mot. Il faut dire que les supérieurs de la FSSPX seraient assez consternés par le contenu de la proposition romaine pour les amener à la pleine communion.

"Réunis en conclave à Albano, les supérieurs de la FSSPX [...] ont conclu que la proposition de Benoît XVI était "pire" que celle de Jean-Paul II. Cette proposition-là est si pauvre qu'elle n'égale même pas celle faite aux anglicans de retour à Rome, répètent-ils, blessés. Les dirigeants traditionnalistes disent que si leur fondateur a refusé une main tendue plus avantageuse, comment ses successeurs vont-ils accepter celle-ci qui est moins favorable, en un moment où la Fraternité est plus forte?".

 En fait, leur déception, d'après le journaliste vaticaniste José Manuel Vidal, prend sa source dans le fait que les dirigeants de la FSSPX "ne considèrent pas que le pape [sic] leur fasse un cadeau en leur demandant de revenir, mais que c'est eux qui font un présent, y compris numérique, à une Eglise exsangue. Ils s'imaginent pouvoir revenir comme le fils prodigue, avec une fête, et le père-pape qui va personnellement à leur rencontre". Devant une proposition considérée comme "plus étroite, moins claire et plus désagréable", les chefs lefebvristes ont décidé de "faire savoir leur déception à Rome et d'espérer une contre-proposition". Certains rêvent, en privé, d'une intervention personnelle de Benoît XVI dans le processus: "l'espoir commun est que le pape prenne les rênes et décide de tout lui-même, afin que nous puissions rentrer sans conditions", indique l'une des sources dans la FSSPX à Vidal.

 De son côté, M. l'abbé Claude Barthe explique quant à lui que la proposition actuelle du statut canonique est plus avantageuse que celle qui avait été faite par Jean-Paul II à Mgr Lefebvre :

http://www.riposte-catholique.fr/medias/2011/10/Image-23.png« Les supérieurs de districts qui ont assisté à la réunion d’Albano, le 7 octobre, présidée par Mgr Fellay, ont pris connaissance du Préambule proposé à la FSSPX avant la discussion de la forme canonique de la reconnaissance. Du coup, plus ou moins informés, un certain nombre de membres de la FSSPX hostiles à une officialisation de leur société, font valoir le risque que représente cette nouvelle étape dans la vie de la FSSPX. … Ils prétendent donc, si j’ai bien compris, d’une part, que le Préambule invoque le Catéchisme de l’Église catholique comme « bonne interprétation » du Concile, et d’autre part que la situation proposée à la FSSPX sera beaucoup moins avantageuse que celle qui lui avait été proposée auparavant.

Est-ce vrai ? 

En ce qui concerne la proposition canonique, si c’était vrai, pourquoi alors n’avoir pas accepté la proposition antérieure, trois fois réitérée entre 2000 et 2009 ? En réalité, la proposition actuelle est absolument semblable aux précédentes. Elle est même meilleure en raison de la conjoncture beaucoup plus favorable. La prélature personnelle avait déjà été proposée par le cardinal Castrillón : aménagée sur mesure, elle est assurément la solution la plus gratifiante et la plus « autonome » pour Mgr Fellay et l’ensemble des sociétés qu’il aura sous sa juridiction personnelle. … En fait, il faut le dire clairement : le problème de la forme canonique est inexistant.

Mais le Préambule doctrinal ?

Il en fallait bien un, puisque la FSSPX avait obtenu la tenue de discussions doctrinales. … Côté FSSPX, dans la mesure où la phrase libératrice qui se trouvait dans le communiqué commun du Saint-Siège et de Mgr Fellay, publié le 14 septembre, se retrouve forcément, en substance, dans le Préambule, celui-ci renforce singulièrement la jurisprudence établie depuis 1988, en précisant que sont laissées « à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du Concile Vatican II et du Magistère qui a suivi ». Côté Congrégation pour la Doctrine de la foi : le CEC et l’interprétation du Concile ? J’accorde a priori aux membres de la Congrégation qu’ils ne sont pas tombés sur la tête : ils savent comme vous et moi que le CEC n’est pas magistériel. En revanche, il est vrai qu’il peut leur servir d’assurance que Vatican II est interprétable en un sens de continuité. Ce que la FSSPX conteste. Mais puisque ledit Préambule est, aux dire des protagonistes, modifiable, on peut forcément s’entendre sur des termes empaquetant au mieux le pivot réel de tout ce « concordat » : une « tolérance » réciproque entre personnes qui s’accordent la bonne foi. Ici encore, il faut le dire : en soi, le problème du Préambule doctrinal est inexistant. [Note de catholique-sedevacantiste.com : La FSSPX ne devait-elle pas au préalable, disait-elle, convertir Rome (sic!) ?]

Alors, l’affaire est « pliée » ? 

Que non ! Combien de processus historiques ont sombré en raison d’événements mineurs. … Le fait de donner une voix officielle à la FSSPX, ajouté au Motu Proprio, se conjuguant à tout le mouvement intellectuel qui se développe, spécialement en Italie, pour la remise à plat de ce qu’a représenté l’événement Vatican II … constitue, hic et nunc, une occasion historique d’extrême conséquence. »

 Au regard de l'ensemble de ces informations, il apparaît que le point de discussion pour la reconnaissance canonique de la FSSPX par les modernistes ne concerne pas la doctrine et  la foi mais est centré sur le "niveau de statut canonique" de ladite Fraternité ! Quelle tristesse de constater que nous assistons en fait à de la diplomatie !  Défendre la doctrine est loin d'être la préoccupation première de Mgr Fellay... La foi ne se négocie pas !