Début de l'année liturgique : entrée dans l'Avent

Publié le par Clément LECUYER

  Voici que commence une nouvelle année religieuse. Ce temps de l’Avent doit nous préparer aux grands mystères de notre salut. Préparons-nous donc, dans le désire et l’espérance. Voici quelques mots de Dom Guéranger :

"Si la sainte Eglise notre Mère passe le temps de l'Avent dans cette solennelle préparation au triple Avènement de Jésus-Christ ; si, comme les vierges sages, elle tient sa lampe allumée pour l'arrivée de l'Epoux; nous, qui sommes ses membres et ses enfants, nous devons participer aux sentiments qui l'animent, et prendre pour nous cet avertissement du Sauveur : Que vos reins soient ceints d'une ceinture comme ceux des voyageurs; que des flambeaux allumés brillent dans vos mains, et soyez semblables à des serviteurs qui attendent leur maître (Luc XII. 35). En effet, les destinées de l'Eglise sont les nôtres; chacune de nos âmes est de la part de Dieu l'objet d'une miséricorde, d'une prévenance, semblables à celles dont il use à l'égard de l'Eglise elle-même. Elle n'est le temple de Dieu, que parce qu'elle est composée de pierres vivantes; elle n'est l'Epouse, que parce qu'elle est formée de toutes les âmes qui sont conviées à l'éternelle union. S'il est écrit que le Sauveur s'est acquis l'Eglise par son sang (Act. XX. 28), chacun de nous peut dire, en parlant de soi-même, comme saint Paul : Le Christ m'a aimé et s'est livré pour moi (Gal. II. 20). Les destinées étant donc les memes, nous devons nous efforcer, durant l'Avent, d'entrer dans les sentiments de préparation dont nous venons de voir que l'Eglise est remplie.

L'Avent est un temps principalement consacré aux exercices de la Vie Purgative ; ce qui est signifié par cette parole de saint Jean-Baptiste, que l'Eglise nous répète si souvent dans ce saint temps: Préparez la voie du Seigneur! (Jean. IV. 18 ). Que chacun donc travaille sérieusement à applanir le sentier par lequel Jésus-Christ entrera dans son âme. Que les justes, suivant la doctrine de l'Apôtre oublient ce qu'ils ont fait dans le passé (Phil. III. 13), et travaillent sur de nouveaux frais. Que les pécheurs se hâtent de rompre les liens qui les retiennent, de briser les habitudes qui les captivent; qu'ils affaiblissent la chair et commencent le dur travail, de le soumettre à l'Esprit; qu'ils prient surtout avec l'Eglise, et quand le Seigneur viendra, ils pourront espérer qu'il ne franchira pas le seuil de leur porte, mais qu'il entrera : car il a dit, en parlant de tous: Voici que je suis à la porte et que je frappe; si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre, j'entrerai chez lui (Apoc. III. 20.)."


R. P. Dom Prosper GUERANGER (L'année liturgique: L'Avent liturgique)