Ambiance électrique au sein de la FSSPX

Publié le par Clément LECUYER

Alors que de nombreux remous agitent les chapelles de la FSSPX, Mgr Fellay a finalement choisi de ne pas signer, pour le moment, l'accord avec Rome. Il faut croire qu'il est encore trop tôt ; le temps est le meilleur allié de Mgr Fellay et de ceux qui soutiennent l'intégration de la FSSPX dans l'Eglise conciliaire. En effet, quoi de mieux que de faire durer un faux suspens et d'entreprendre des vaines discussions pour lasser les prêtres et fidèles et les habituer à une telle reconnaissance canonique ?

"A force de tout voir l’on finit par tout supporter… A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… A force de tout accepter l’on finit par tout approuver !" écrivait saint Augustin.

 C'est exactement la démarche qui est entreprise par ceux qu'on pourrait surnommer les "accordistes".  

 En attendant que l'ensemble des prêtres et fidèles acceptent de grè ou de force ce ralliement canonique, une véritable répression est menée par Mgr Fellay contre tout prêtre osant lever la voix pour dénoncer une telle trahison. Les exemples se multiplient. C'est ainsi que :

- En Amérique du Sud, l’abbé Cardozo, ayant prêché contre le ralliement, ne peut plus dire la Messe dans une chapelle de la Fraternité et a été sommé de vivre en exil, dans un monastère. 

- Mgr Tissier de Mallerais, qui a publiquement condamné tout accord,  a été pour sa part instamment prié par l’abbé Arnaud Rostand, Supérieur de District des USA, de quitter "son" territoire. 

- Mgr Williamson a été interdit de Chapitre général début juillet et ne pourra pas se rendre à Ecône pour les ordinations du 29 juin.

- les dominicains d'Avrillé, opposés au ralliement, ont été tout simplement sanctionnés par Mgr Fellay qui a décidé que les séminaristes d'Avrillé devant être ordonnés à la fin du mois à Ecône ne le seront plus. Il en est de même pour la communauté des capucins de Morgon, interdite elle aussi d'ordinations.

 Les sermons des abbés Chazal, Koller et Pfeiffer diffusés sur internet ont exaspéré Mgr Fellay et ses collaborateurs. Il ne serait pas surprenant que nous apprenions dans les jours à venir que ces prêtres ont été par la suite durement réprimandés.

  Parallèlement à tous ces évènements, Mgr Fellay continue de tenir des discours proches de l'hérésie. Après avoir voulu scandaleusement minimiser la nocivité de Vatican II, voici qu'il en est venu à déclarer qu'il ne fallait pas croire en une Eglise catholique parfaite, à l'abri de toute erreur... cet "idéal" étant un "danger majeur" [sic!]. Il est à se demander si Mgr Fellay a toujours la foi !

 Pour conclure ces quelques mots, nous ne pouvons pas ne pas rappeler que ralliée ou non, la Fraternité Saint Pie X reste une société empêtrée dans l'erreur et que ladite Fraternité ne peut représenter la "Tradition" ; peut-on appeler "traditionalistes" des catholiques venant s'opposer directement à plusieurs vérités enseignées par le magistère et la Tradition de l'Eglise ? 

[Pierre de Bellerive - NDF] FSSPX : L’accord reporté et Mgr Williamson suspendu

 

SOURCE - Pierre de Bellerive - Nouvelles de France - 26 juin 2012
« Bis repetita placent », dirait-on. Alors que les négociations semblaient terminées, que tout le monde s’attendait à ce qu’un document scellant la réconciliation soit signé par Mgr Fellay le 13 juin dernier, un nouvel épisode vient de se dérouler.
 Dans les milieux bien informés, on savait que Rome souhaitait conclure la réconciliation avec la Fraternité Saint Pie X avant l’été et plus précisément avant les ordinations sacerdotales qui auront lieu à Econe le 29 juin prochain. Un accord était programmé au début du mois de mai, puis à la Pentecôte et enfin dans la première quinzaine de juin.
 Alors que Mgr Fellay,  Supérieur général de la Fraternité Saint Pie X avait remis, le 15 avril dernier, un texte qui, d’un point de vue doctrinal, semblait satisfaire les exigences romaines, tout le monde croyait que le retour à la pleine communion des fidèles de Mgr Lefebvre était acquis. Toutefois, en matière ecclésiale comme ailleurs, il est sage de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On se souvient que déjà, en 1988, le Cardinal Ratzinger avait réussi à faire signer un protocole d’accord à Mgr Lefèbvre avant que celui-ci ne revienne sur sa décision. Quelles sont les raisons qui ont conduit à cette situation ?
 
Trois évêques qui se désolidarisent :
Alors que le Supérieur général Mgr Fellay est considéré comme étant favorable aux accords entre Rome et la FSSPX, ce n’est pas le cas des trois autres évêques ordonnés par Mgr Lefebvre. Ceux-ci ont exprimés leurs divergences avec Mgr Fellay dans une lettre privée qui a été diffusée sur la toile. « N’engagez pas la Fraternité dans un accord purement pratique », avaient-ils alors écrit. Les conséquences de cette publication ne se sont pas faites attendre. Si celle-ci a conforté Rome dans l’idée que Mgr Fellay signerait un accord, elle a néanmoins eu pour effet de différer la signature d’un accord initialement programmé aux alentours de la Pentecôte et de permettre à Rome de traiter « séparément et individuellement », la situation des trois autres évêques.
 
Mgr Fellay trop confiant :
Peut-être trop confiant dans l’idée que le retour à la pleine communion n’offrait pas d’obstacles si délicats, Mgr Fellay a notamment déclaré dans un entretien à DICI « que Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique. ». Une déclaration qui, semble-t-il, n’a pas été du goût de ceux qui craignent que le concile Vatican II puisse être remis en question, voir rejeté par la FSSPX. Le résultat a été que le 13 juin dernier, le Cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a remis à Mgr Fellay un projet de prélature personnelle (structure canonique envisagée pour la réintégration de la FSSPX) qui ne semble pas poser de problèmes d’une part et un texte qui a été « amendé » et qui reprend une partie de la réponse aux questions doctrinales fournie par Mgr Fellay le 15 avril dernier d’autre part. Alors que les vaticanistes estimaient en masse que le Supérieur général de la FSSPX venait au palais du Saint-Office pour conclure l’accord, celui-ci est reparti en demandant un nouveau délai de réflexion afin d’étudier les nouvelles dispositions prévues par Rome.
 
Le 25 juin, une lettre « confidentielle et interne », diffusée sur internet et que nous reproduisons [sur le site de NDF], a été envoyée par la Maison généralice de la FSSPX aux supérieurs de districts des séminaires et des maisons autonomes de la Fraternité. Celle-ci indique que le nouveau document proposé par le Cardinal Levada à Mgr Fellay est « clairement inacceptable » et que le supérieur de la FSSPX « ne pourrait pas le signer ». C’est donc la réunion du prochain chapitre général de la Fraternité en juillet prochain qui permettra de faire le point sur ces discussions qui semblent n’en point finir.
 
Mgr Williamson sanctionné :
Depuis, plusieurs mois déjà et en raison d’informations qui avaient fuité sur la toile, le grand public savait que Mgr Williamson était, du fait de ses  prises de position publiques, sous le coup d’une sanction canonique. Celle-ci-vient d’être prononcée par Mgr Fellay en vertu du Code de droit canonique qui dispose que celui « qui excite publiquement ses sujets à la contestation ou à la haine contre le Siège Apostolique ou l’Ordinaire à cause d’un acte du pouvoir ou du ministère ecclésiastique, ou bien qui incite les sujets à leur désobéir, sera puni d’interdit ou d’autres justes peines. » L’évêque britannique a donc été « privé de l’office capitulant » et il lui a été« défendu de se rendre à Écone pour les ordinations ». Il ne sera donc pas possible pour lui de s’ingérer dans le chapitre général qui discutera des propositions émanant de Rome. Par ailleurs dans cette lettre, Mgr Fellay annonce qu’il diffère l’ordination de prêtres des membres de communautés proches de la FSSPX (capucins de Morgon, dominicains d’Avrillé) qui sont réputés comme étant plus hostiles aux accords.