Paul VI a-t-il promulgué illégalement le Novus Ordo ?

Publié le par Clément LECUYER

  La Fraternité Saint Pie X et un mythe populaire traditionaliste

 

Abbé Cekada  La plupart des catholiques qui abandonnent la Nouvelle Messe le font parce qu'ils la trouvent mauvaise, irrévérente ou non-catholique.

 Instinctivement, cependant, le catholique sait que l’Église du Christ ne peut pas nous donner quelque chose de mal, puisque l'Église nous conduirait alors en enfer, plutôt qu'au ciel.

 Les théologiens catholiques, en effet, enseignent que les lois disciplinaires universelles de l’Église, y compris les lois régissant la liturgie sacrée, sont infaillibles. En voici une explication classique, donnée par le théologien Herrmann :

« L'Église est infaillible dans sa discipline générale. Par le terme discipline générale, on entend les lois et les pratiques qui appartiennent à l'ordre externe de toute l’Église. Telles sont les choses qui concernent soit le culte externe, comme la liturgie et les rubriques, ou l'administration des sacrements…

« Si elle [l'Église] pouvait prescrire, commander ou tolérer dans sa discipline quelque chose contre la foi et les mœurs, ou quelque chose qui tendrait au détriment de l’Église ou au préjudice des fidèles, elle se détournerait de sa mission divine, ce qui est impossible. »

 Tôt ou tard, donc, les catholiques font face à un dilemme : La Nouvelle Messe est mauvaise, mais ceux qui nous l'ont prescrite (Paul VI, et al.) possédaient apparemment l'autorité même du Christ. Que doit-on faire ? Accepter le mal à cause de l'autorité, ou rejeter l'autorité à cause du mal ? Choisir le sacrilège, ou choisir le schisme ?

 Comment un catholique peut-il résoudre ce dilemme apparent de l'autorité ecclésiastique prescrivant le mal ?

 Au cours du temps, seulement deux explications furent essentiellement proposées :

 

    1. Paul VI, qui a promulgué la Nouvelle Messe, avait perdu l'autorité papale.

 L'argument est le suivant : Une fois que nous reconnaissons que la Nouvelle Messe est mauvaise, ou nuit aux âmes, ou détruit la foi, nous reconnaissons aussi implicitement quelque chose d'autre : Paul VI, qui a promulgué (imposé) ce mauvais rite en 1969, ne pouvait pas posséder l'autorité véritable dans l’Église à ce moment donné. Il avait perdu l'autorité papale d'une manière ou d'une autre, ou bien il ne l'avait jamais possédée.

 Comment cela aurait-il pu se produire ? La défection de la foi, selon l'enseignement d'au moins deux papes (Innocent III et Paul IV) et de presque tous les canonistes et théologiens catholiques, entraîne la perte automatique de l'autorité pontificale.

 Le mal de la Nouvelle Messe, selon cet argument, est comme une flèche lumineuse géante pointant vers les papes post-Vatican II et clignotant les mots : "Pas d'autorité papale. Ayant perdu la foi catholique."

 

   2. Paul VI possédait l'autorité papale, mais n'a pas licitement promulgué la Nouvelle Messe.

 Cette position prétend que Paul VI n'a pas suivi les formes juridiques correctes quand il a promulgué la Nouvelle Messe. La Nouvelle Messe n'est donc pas vraiment une loi universelle, et par conséquent nous ne sommes pas obligés d'obéir à la loi qui l'imposait prétendument ; l'infaillibilité de l’Église est ainsi « sauvée. »

 Cette théorie a été extrêmement populaire dans le mouvement traditionaliste dès ses débuts dans les années 1960.

 C'est vouloir le beurre et l'argent du beurre. Cet argument vous permet de "reconnaître" le pape, mais d'ignorer ses lois, de dénoncer sa Nouvelle Messe, et de garder l'ancienne Messe. Il rassure les âmes simples effrayées du schisme, qu'elles sont, malgré les apparences, toujours « loyales envers le Saint-Père. »

 J'ai traité la première position dans mon étude Traditionalists, Infallibility and the Pope. Je vais discuter ici de la deuxième position, et décrire les difficultés considérables qu'elle présente en ce qui concerne la logique, l'autorité de l’Église et le droit canon.

 

 > Lire l'étude entière en cliquant ICI (sur le site etudesantimodernistes) ou bien ci-dessous :