Mgr Morello va-t-il s'opposer à Saint Pie X lui-même ?
En choisissant de conférer le sacrement de l'Ordre à Mr l'abbé Louis-Marie de Coatparquet, nous avons démontré dans notre précédent communiqué que Mgr Morello s'affranchissait des recommandations et exigences de l'Eglise.
Il contrevient également directement à un ordre strict de sa sainteté le Pape saint Pie X qui ordonne ce qui suit :
"C'est pourquoi, convaincu et persuadé de la nécessité que ceux qui aspirent au sacerdoce soient élevés dans des Séminaires pour maintenir et affermir la vocation à l'état ecclésiastique, et afin que les véritables vocations soient mieux connues des supérieurs qui doivent rendre le bonum testimonium avant que les aspirants reçoivent l'imposition des mains [...] Nous avons, en outre, pris les décisions suivantes : [...]
8. Ne pourra être promu au sacerdoce celui qui n'aura pas accompli sa quatrième année de théologie, n'en aura point surmonté l'épreuve et n'aura pas été élève au moins trois ans dans un Séminaire ou un collège ecclésiastique.
Nous vous communiquons à temps ces décisions, Monsieur le cardinal, afin que, dans votre zèle éclairé pour le gouvernement de Notre diocèse, vous en prescriviez et vous en surveilliez dès l'année scolaire prochaine la scrupuleuse observance, dérogeant complètement à toute habitude ou privilège contraire. Et Nous vous accordons avec une affection particulière la bénédiction apostolique." (Lettre au cardinal Respighi, 5 mai 1904, Actes de S.S Pie X, t. IV, p. 197)
Or, l'abbé de Coatparquet n'a ni étudié au moins trois ans dans un séminaire, ni surmonté l'épreuve de la quatrième année de théologie. Il est donc inapte à recevoir les saints Ordres : qu'il aille rejoindre le séminaire de la Sainte Trinité en Floride. En persistant à ordonner un tel candidat, Mgr Morello se compromet gravement ! Qu'il se soumette à la voix de saint Pie X :
"Il reste encore que dans le choix des ministres sacrés rien ne se fasse à la légère, rien ne soit contraire à ce que vous dicte votre conscience d'évêques. L'évêque doit observer le plus religieusement possible le grave avertissement de saint Paul : Ne te hâte point d'imposer les mains à quelqu'un. C'est qu'en effet toute précipitation dans une affaire d'une telle importance est pleine de dangers. Mais surtout il faut bien prendre garde de ne pas céder à l'intérêt ou à la faveur des hommes en imposant les mains à un sujet moins digne. Mais vraiment, c'est là un crime si odieux qu'on ne saurait le moins du monde faire tomber un tel soupçon sur quelqu'un d'entre vous : ce que Nous voulons dire plutôt et ce que Nous vous demandons avec des instances réitérées, c'est de ne regarder comme superflu aucun genre de précautions lorsqu'il s'agit de consacrer les clercs. — En toute cette affaire, qui vous touche chacun en particulier autant que tous en général parce que le salut de l'Église du Portugal elle-même en dépend, qu'il ne vous suffise pas de dépenser votre zèle en des efforts isolés." (Lettre aux évêques du Portugal, 5 mai 1905)