Que ce soit au sein de la Fraternité Saint Pie X ou même chez des fidèles "sédévacantistes", nombreux sont ceux qui rejettent tout accord entre la FSSPX et le Vatican, en prétextant que Mgr Lefebvre s'y était opposé de son vivant. "Mgr Fellay trahit les principes qui ont toujours guidé Mgr Lefebvre" peut-on entendre ou lire sur certains blogs. C'est ainsi que Mgr Williamson, les domicains d'Avrillé et quelques autres prêtres se sont détachés de la FSSPX et qu'a vu le jour le 15 juillet 2014 l'Union sacerdotale Marcel-Lefebvre.
Le dialogue ci-dessous est une discussion entre un "ralliériste" et un "résistant" qui se réclament tous deux de l'héritage de Mgr Lefebvre. A travers cet échange imaginé par Petrus, nous ne pouvons qu'observer que les faits donnent manifestement tort, non pas aux "ralliéristes", mais aux "résistants".
Mgr Lefebvre et Mgr Fellay, même combat !
SOURCE - Petrus - 10 octobre 2015
Le “résistant” : Ce que fait Mgr Fellay est affreux, épouvantable. Il est en train de brader l’œuvre de Mgr Lefebvre. C’est un traître. Comment peut-il agir ainsi alors que le pape François détruit la morale familiale et conjugale, se fait photographier tout sourire avec des sodomites et des transsexuels…
Le “ralliériste” : Restez calme mon ami. Vous exagérez. Vous vous échauffez. Je vous l’affirme, Mgr Fellay est le fidèle disciple de Mgr Lefebvre qui n’a jamais voulu rompre avec Rome et le Pape. N’a-t-il pas toujours déféré aux convocations des différents dicastères romains ? N’a-t-il pas toute sa vie et jusqu’à sa mort condamné le sédévacantisme et imposé dès 1983 l’una cum au canon de la messe à tous ses prêtres ? N’a-t-il pas écrit dans une lettre à Jean Paul II en 1981 qu’il avait sévi envers les prêtres et les séminaristes qui refusaient de reconnaître l’autorité et la légitimité du pape polonais ? N’a-t-il pas négocié et signé un protocole d’accord le 5 mai 1988 avec le cardinal Ratzinger?
Le “résistant” : Oui, mais il a renié sa signature dès le lendemain après avoir passé une nuit affreuse. Depuis Assise il avait compris qu’il n’était plus possible de rechercher et de trouver un accord avec la Rome moderniste…
Le “ralliériste” : Vous vous trompez lourdement. Assise a eu lieu en octobre 1986. Mgr Lefebvre a certes condamné cette initiative regrettable du pape Jean Paul II mais cela ne l’a pas empêché d’engager quelques mois après des négociations avec le Vatican, de recevoir à Ecône avec tous les honneurs dus à son rang le cardinal Gagnon qui avait le droit à un trône lors des messes et offices auxquels il assistait à Ecône, de s’entretenir avec chaleur avec les cardinaux Gagnon et Ratzinger, de signer, ce n’est pas rien, le protocole d’accord du 5 mai 1988 qui reconnaît Vatican II, le Pape Jean Paul II, la validité de la nouvelle messe et des nouveaux sacrements, le nouveau code de droit canon, qui promet l’obéissance au Saint-Siège.
Le “résistant” : Vous ne comprenez pas qu’il a renié sa signature. Vous entendez, il l’a reniée. Reniée ! Reniée !
Le “ralliériste” : Restons raisonnable. Je me dois de vous contredire : Mgr Lefebvre n’a jamais renié sur le fond ce protocole. Pas plus que notre très vénérable supérieur général, Son Excellence Mgr Fellay, n’a rétracté sur le fond son préambule doctrinal du 15 avril 2012. A la vérité, des quatre évêques Mgr Fellay est probablement le plus fidèle à la pensée, à l’action et aux méthodes de notre vénéré fondateur. D’ailleurs, ne trouvez-vous pas qu’il lui ressemble : ses airs inspirés dans ses sermons ponctués de longs silences où son âme contemple les réalités célestes ? Mgr Fellay, c’est la sainteté en acte !
Le “résistant” : Ne changez pas de sujet, n’essayez pas de m’embrouiller. Mgr Lefebvre a renié sa signature quand il a compris qu’il s’était fait rouler…
Le “ralliériste” : Cessez de parler toujours de pièges. Il faut avoir confiance. Ne pensez-vous pas que le Pape puisse avoir vraiment le désir de trouver une solution satisfaisante pour tous, de clore cet épisode douloureux et d’aller de l’avant, d’avancer vers l’unité. J’aime cette expression : aller de l’avant…
Je le répète, Mgr Lefebvre n’a jamais renié sur le fond ce qu’il a signé. Croit-on que le saint évêque soit homme à se renier, soit une girouette guidée par le vent, un modèle d’inconstance ? Evidemment non. Ce serait gravement diffamer notre saint fondateur que de prétendre cela. Si l’accord ne s’est finalement pas fait en 1988, ce n’est pas à cause du contenu du protocole d’accord mais parce qu’on n’accordait pas à Mgr Lefebvre les garanties qu’il avait demandées : la majorité à la commission romaine chargée de la Tradition et une date certaine pour le sacre d’un évêque destiné à assurer sa succession. Le désaccord ne s’est donc pas fait sur des raisons doctrinales mais a pour origines des raisons purement pratico-pratiques, prudentielles, circonstancielles.
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